Quelle différence peut-on faire en 10 heures (ou en 45, ou en 60, ou même en 90)?
Quel responsable de caf, quel professeur de français au collégial ne s’est jamais posé ces questions : est-il possible, au cours d’une seule toute petite session en mise à niveau ou au centre d’aide, de pallier des années de formation inadaptée à des problèmes cognitifs, de franciser un nouvel arrivant, de corriger la relation plus que tumultueuse qu’entretiennent bien des élèves à risque avec l’acte de lire, ou d’écrire, ou de se relire ? Poser la question, nous le savons bien, c’est déjà y répondre. Mais alors, se rebiffe-t-on un peu – sinon, nous n’enseignerions plus ! –, est-il possible de faire une différence ? De planter les germes d’une amélioration à venir, de susciter un tout petit changement, peut-être même imperceptible (et demeuré imperçu – joli néologisme, non ? –, d’ailleurs, hélas, bien souvent), qui plus tard entraînera des effets bénéfiques ? Nous le croyons tous. Oui, sans doute, il faut que quelque chose ait changé qui n’apparaît pas tout de suite, pensons-nous avec ferveur pour nous consoler en lisant un travail final où aucun auxiliaire n’a été bien identifié et, partant, aucun participe bien accordé, après pourtant toute une session de révision de ces règles…
Et, en effet, nous apprend une recherche fort intéressante sur l’efficacité des mesures d’aide en français menée par Pascale Lefrançois, Michel D. Laurier, Roger Lazure et Robert Claing, souvent quelques choses changent… mais pas nécessairement celles que nous attendions !
Il est aussi toujours pertinent de nous questionner sur notre façon de remplir ces quelques heures avec les élèves. Gaëlle Lebreton, au terme d’un stage de quatre mois au Québec, nous invite à découvrir les pratiques des cégeps anglophones, afin de nous en inspirer du côté francophone dans l’encadrement des élèves à risque. Frédérique Izaute, quant à elle, dans le prolongement de sa réflexion pédagogique présentée dans de précédents numéros de Correspondance, nous présente le parcours d’exercices qu’elle a préparé pour le site du CCDMD, sur le thème inépuisable des accords. Finalement, Denis Foucambert nous décrit les diverses fonctionnalités du logiciel Idéographix, destiné à simplifier la tâche des professeurs qui veulent monter des exercices d’analyse de texte.
Abonnez-vous à l’infolettre de Correspondance pour être informé une fois par mois des nouvelles publications