Cri du coeur: un centre d’aide en péril
« Quel est l’avenir des centres d’aide en français dans les collèges ? Voilà une question sans réponse. En fait, la plupart des centres n’ont plus d’existence officielle depuis qu’ils ont été dévastés, rasés, balayés de la carte par le raz-de-marée des coupures gouvernementales. Il semble y avoir si peu de survivants qu’on se demande si cela vaut la peine de chercher à les dénombrer. « Organisez-vous avec les moyens du bord ! », « Réorganisez-vous ! », « Sauvez-vous vous-mêmes ! », « Arrangez-vous ! », croit-on entendre — quand on comprend quelque chose à ce qui provient de là-haut.
Heureusement, voici une bonne nouvelle : le Ministère prévoit que moins d’élèves provenant du secondaire auront besoin d’aide en français parce qu’ils auront réussi leurs mathématiques et leur anglais, un cours d’histoire et un cours de sciences physiques. Fantastique ! Fabuleux, surnaturel, irréel, imaginaire et abracadabrant… Pour l’instant, en attendant que le miracle se produise, la majorité des élèves échouent à leurs cours de littérature à cause du français écrit.
Au centre d’aide du cégep de Saint-Félicien, nous n’avons pas échappé au raz-de-marée des compressions budgétaires. Nos pertes en ressources se situent autour de 65 p.100. Avec 30 heures/semaine de tutorat par les pairs (20 aidants pour 40 aidés) et 16 heures/semaine de rencontres individuelles pour la révision linguistique, notre « salle d’urgence » est débordée. Nous ne répondons même pas à la moitié des demandes qui nous sont faites. Et, comme si ce n’était pas assez, voilà que nous arrivent de nouveaux éclopés : ceux et celles qui ne réussissent pas l’épreuve uniforme de français. Certains ont déjà échoué deux fois. D’autres vont bientôt avoir terminé leurs études et réussi tous leurs cours, mais pas l’épreuve. Tous voudraient être sauvés, mais le tourbillon les emporte. Bon nombre d’élèves qui souhaitent recevoir du secours sont carrément oubliés dans les corridors. Pour eux, c’est dorénavant le virage déambulatoire… Ils attendent le jour où quelqu’un, quelque part, fera quelque chose pour eux.
Après la tempête… le beau temps. Il serait temps !
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