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Le centre d’aide: donner des moyens

Le centre d’aide: donner des moyens

Décafcomanies

 

Compte tenu de la communauté étudiante qui le fréquente, le Centre d’aide du collège O’Sullivan offre des services en français et en anglais. Fondé en 1997, ce centre propose aux élèves souhaitant améliorer la qualité de leur langue écrite ou orale des rencontres individuelles dont la responsabilité a été assurée uniquement par des chargées et chargés de cours jusqu’à ce jour.

« Enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. » Ces mots de Montaigne nous rappellent que l’enseignement va bien au-delà de la transmission des connaissances. Pour susciter le goût d’apprendre, cette transmission du savoir doit avoir lieu dans un climat d’apprentissage agréable et stimulant. Si ces conditions s’appliquent à l’enseignement en général, elles sont d’autant plus pertinentes et nécessaires en présence d’un élève aux prises avec des difficultés langagières. Le centre d’aide, lorsqu’il propose une approche individuelle, est un moyen de plus pour faire (re)naître le désir et le plaisir d’apprendre.

Un moyen à l’intention des élèves pour qui la qualité de la langue a de la valeur

En s’inscrivant au centre d’aide de façon volontaire, les élèves agissent de façon significative : ils manifestent le désir de « faire quelque chose » pour améliorer leur condition. Pour la plupart d’entre eux, de ce désir naît l’espoir de mener à bien leur projet. Il va sans dire que plus les élèves sont motivés, plus ils sont disposés à investir temps et énergie dans leur travail.

Or, si « l’intention d’agir » est louable et nécessaire, elle ne peut, à elle seule, mener à la réussite. Il faut évidemment que cette volonté de départ demeure non seulement présente à chaque rencontre, mais qu’elle s’inscrive dans une démarche à long terme pour que l’élève puisse atteindre ses objectifs. Le rôle du tuteur ou de la tutrice consiste donc, en grande partie, à garder bien vivante cette motivation, puisque sans cette dernière, on ne peut espérer aucun progrès, aucune réussite.

Un moyen à l’intention des élèves qui considèrent comme nulle leur compétence linguistique

Il n’est pas toujours simple de rendre stimulant l’apprentissage pour un élève qui, par exemple, se perçoit comme « nul en français » depuis le primaire. Cet élève, qui essuie échec après échec depuis plusieurs années, s’inscrit au centre d’aide avec un certain espoir d’amélioration mais, en même temps, en étant souvent persuadé qu’il n’y arrivera jamais. Est-il nécessaire de préciser que cet élève défaitiste — et ils sont nombreux dans la même situation — a un urgent besoin de reprendre confiance en ses capacités avant d’entreprendre quoi que ce soit ?

Aussi, la formule des rencontres individuelles dans un lieu autre que la salle de classe apparaît-elle comme le contexte le mieux adapté pour amener l’élève à adopter une attitude plus positive à l’égard de la langue et à (re)prendre de l’assurance à court, à moyen et à long terme. Plus souple que les cours en groupe, la formule des rencontres individuelles permet d’accorder toute l’attention nécessaire à l’élève en difficulté. Ce dernier, libéré des pressions et parfois des jugements du groupe, développe très rapidement une relation de confiance avec son tuteur ou sa tutrice. Se sachant écouté et guidé, il travaille alors à « ses » difficultés, à son rythme, sans souci de comparaison ni de compétition avec ses pairs.

Un moyen d’acquérir une (meilleure) méthode de travail

L’acquisition de méthodes de travail dès les premières rencontres donne également une structure, une organisation souvent inconnue, voire insoupçonnée jusque-là par l’élève. L’absence de méthodes de travail est typique chez une grande partie des élèves jugés plus faibles. Ils ne savent pas, par exemple, comment approcher un texte pour en faire la lecture ou l’analyse, comment autocorriger leur propre texte et, très souvent, comment utiliser les ouvrages de référence, même un simple dictionnaire. Nombre d’élèves faibles sont convaincus que leurs camarades de classe ont la science infuse et que ces derniers n’utilisent ni techniques ni ouvrages, pas plus qu’ils n’ont besoin d’appliquer les règles de grammaire pour écrire correctement !

Dès que l’élève commence à utiliser de nouvelles méthodes de travail, il se sent plus apte à affronter ses difficultés et, avec l’attention que lui porte son tuteur ou sa tutrice, il laisse souvent tomber plusieurs de ses peurs et de ses inquiétudes face à la langue. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il suffit parfois de peu, d’un simple changement d’attitude, pour redonner confiance à l’élève. Certains élèves prennent plus de temps que d’autres à abandonner leurs craintes et à accepter de changer leur manière de faire, mais tous font des pas dans cette direction.

Un moyen d’inciter à la participation

Dès qu’il a adopté de bonnes habitudes de travail, l’élève participe plus activement aux rencontres et manifeste un réel intérêt pour les travaux à effectuer en dehors de celles-ci. La motivation et la participation, loin de s’amoindrir, s’intensifient au fil des semaines, car l’élève, mieux outillé pour combler ses lacunes, commence à percevoir ses progrès, si minimes soient-ils, à chaque rencontre. Plus l’élève progresse, plus il est encouragé et plus il s’investit dans son apprentissage. Les rencontres sont alors perçues comme une véritable chance de s’améliorer plutôt qu’un pensum.

Au centre d’aide, collaboration, émulation et goût du perfectionnement supplantent l’esprit de compétition, de pénalisation et le défaitisme qui broient tant d’élèves. Nous croyons fermement que la formule des rencontres individuelles participe à l’épanouissement personnel et à l’amélioration du rendement scolaire de l’élève. La fructueuse contribution des tuteurs et des tutrices aide bon nombre d’élèves à améliorer la qualité de la langue, instrument de communication, de connaissance et de culture, et ce, dans un climat de confiance.

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