CCDMD Volume 9, numéro 1, septembre 2003

Jeux d’écriture… où la grammaire prime sur le sens

Des centons nouvelle grammaire

Le centon, forme poétique utilisée dans l’Antiquité romaine et au XVII^e siècle, est un texte constitué de vers ou de fragments de vers empruntés à d’autres textes. Il s’agit d’agencer de façon nouvelle des fragments d’autres auteurs.

La grammaire de la phrase fournira la forme ; la littérature, les fragments. On pourra donc emprunter à des textes de différents auteurs :

le complément de phrase ;
le GNs (comportant un complément du nom) ;
le GV (comportant un complément du verbe).

Exemple :
(de Baudelaire à Lamartine en passant par Verlaine)

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Du rivage charmé frappèrent les échos.

Variante :
Tous les participants (équipe ou classe) transforment une même phrase minimale en y enchâssant des phrases subordonnées venues d’ailleurs.

Le cadavre exquis

En équipe de quatre ou cinq, il s’agit de construire collectivement des phrases. Chaque membre de l’équipe, à tour de rôle, est responsable d’une fonction grammaticale majeure (sujet, prédicat, complément de phrase) ou d’un segment précis de cette fonction grammaticale, et ignore ce que les autres ont écrit.

Exemples :
A. 1. Complément de phrase
     2. Sujet
     3. Prédicat
     4. Complément de phrase

Sans me regarder,	il	a mis son manteau de pluie	parce qu’il pleuvait.
1	2	3	4

B. 1. Dét+N
     2. Complément du nom
     3. Verbe transitif direct
   4. Complément direct du verbe

Le cadavre	exquis	boira	le vin nouveau.
1	2	3	4

* * *

UN TEXTE DE