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En quête d’outils pour s’améliorer en français

En quête d’outils pour s’améliorer en français

Grammaires, dictionnaires, correcticiels, cahiers d’exercices, activités interactives… Dans les centres d’aide (CAF) et les cours de mise à niveau en français, ces outils, et bien d’autres encore, se trouvent au cœur des interactions entre l’enseignant, l’élève et la « matière ». Les ressources didactiques constituent toujours un sujet d’actualité dans nos pages, le matériel devant perpétuellement être remplacé ou adapté pour s’arrimer au renouvèlement des pratiques et aux besoins des élèves. Pensons, par exemple, à l’approche de la « nouvelle grammaire », qui a nécessité une mise à jour des ressources dans ce domaine. Pensons aussi aux technologies de l’information et de la communication, qui offrent des possibilités parfois encore inexplorées. La question de la diversité des effectifs scolaires nourrit également la réflexion entourant la production de matériel pour l’apprentissage du français, de même que le désir d’encourager le développement des compétences langagières dans les diverses disciplines. Aussi, l’équipe de l’Amélioration du français du CCDMD, dont la principale vocation est de répondre aux besoins des cégeps en matière de remédiation, remet le thème des outils didactiques à l’ordre du jour du prochain Intercaf. Ce dernier marquera la fin des activités dans les CAF avant les grandes vacances.

L’invitation a été lancée au début du printemps : l’Intercaf se tiendra au cégep de Limoilou le 27 mai 2011. Les participants y feront le point sur les ressources didactiques accessibles dans les CAF et sur quelques projets en cours d’élaboration, tel le parcours interactif Ouvrir le dictionnaire. Les préoccupations liées à l’élagage du matériel périmé, aux choix environnementaux, aux droits d’auteur et à la gestion des achats seront aussi abordées dans le cadre de discussions. La rencontre se terminera par une conférence de Marie-Éva de Villers[1], de HEC Montréal, témoin privilégié et surtout intervenante renommée en développement d’outils dédiés à l’amélioration du français. L’organisateur de l’évènement, notre collègue Emanuele Setticasi, promet une journée bien remplie !

La prochaine parution de Correspondance fera bien sûr écho aux communications de cette édition prometteuse de l’Intercaf, alors que le présent numéro nous offre l’occasion de « mettre la table ». En lien avec la thématique de la rencontre, donc, l’article des enseignantes Véronique Bossé (cégep Saint-Jean-sur-Richelieu) et Jocelyne Cyr (cégep du Vieux Montréal) décrit les ressources conçues au CCDMD pour la section consacrée aux stratégies de révision et d’autocorrection, éléments de compétence ajoutés aux devis de la formation générale.

De son côté, Chantal Saint-Jarre (cégep de Saint-Laurent) s’intéresse à un aspect souvent négligé dans la production de matériel destiné aux CAF : la dynamique relationnelle entre les moniteurs (ou tuteurs) et « leurs » élèves. Cette enseignante de français et ex-responsable de CAF propose un dispositif comprenant des capsules vidéos mettant en scène des situations vécues sur le terrain par les aidants et les aidés. Les vidéos et leur complément pédagogique, en cours d’élaboration, visent à faire réfléchir les moniteurs sur la manière d’intervenir dans le contexte d’une aide individualisée. Cette réflexion, au final, peut certainement bonifier le mode de transmission des connaissances et habiletés dans le domaine du français écrit.

On traite aussi de ressources pour l’apprentissage du français sous la rubrique « CAF novateurs ». Guillaume Lachapelle (cégep de Sherbrooke), qui répondait en janvier à nos questions sur son « CAF en santé », joue cette fois le rôle d’intervieweur pour nous faire découvrir les activités d’Élisabeth Tremblay (cégep de Chicoutimi), à l’origine du « CAFprofs ». L’initiative vise à sensibiliser les enseignants à l’importance de la qualité de la langue, conscientisation qu’on espère voir rejaillir sur les étudiants.

Vous retrouverez avec plaisir également la capsule linguistique d’Esther Poisson, notre nouvelle collaboratrice de l’OQLF[2], qui fait un survol des principales ressources en ligne de l’Office, ressources indispensables pour une rédaction de qualité.

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Par quel bout prendre la conjugaison avec des cégépiens qui ne s’y retrouvent toujours pas ? La solution n’est certainement pas de leur faire mémoriser les tableaux du Bescherelle, affirme Suzanne-G. Chartrand (Université Laval). Dans la foulée de sa dernière chronique sur le vocabulaire de la conjugaison, Mme Chartrand propose des pistes d’enseignement qui, bien qu’elles visent l’efficacité, excluent le colmatage rapide – avenue parfois tentante étant donné les multiples contraintes du contexte collégial. Claude Grégoire (collège Mérici) s’est quant à lui penché sur une autre démarche qui requiert temps et énergie de la part de l’élève en difficulté : récrire un texte en vue de l’améliorer. Son article révèle les grandes lignes de sa recherche sur le travail de réflexion qui accompagne la réécriture et esquisse les retombées possibles de l’étude.

Nicole Garet (collège de Bois-de-Boulogne) n’emprunte pas non plus la voie d’évitement avec la problématique qu’elle aborde : la réussite des élèves en difficulté dont le français n’est pas la langue première. Elle s’intéresse tout particulièrement aux pratiques de classement exercées à l’entrée des études collégiales, qui, observe-t-elle, ne répondent pas à la réalité particulière des allophones, en nombre toujours croissant.

Permettre aux étudiants d’accroitre leurs performances dans les tâches langagières que commandent des études postsecondaires, voilà un défi qui interpelle Michèle Monballin, des Facultés universitaires de Notre-Dame-de-la-Paix (Namur, Belgique). La professeure et chercheuse dépeint les activités d’encadrement interdisciplinaires qu’elle expérimente en ce sens et offre une réflexion constructive sur les embuches rencontrées.

Second collaborateur belge au présent numéro, Daniel Laroche, de la Maison de la Francité de Bruxelles, décrit l’engouement de ses compatriotes pour l’anglais. Directeur de cet organisme dédié à la promotion de la langue française dans les régions bruxelloise et wallonne, M. Laroche met en perspective ce phénomène d’anglicisation qui s’observe dans un contexte différent du nôtre.

En terminant, outre la capsule étymologique de Gaétan Saint-Pierre, qu’on apprécie pour sa rigueur et sa touche d’humour, et l’article de Louise Desforges, qui rend compte d’une anthologie de textes journalistiques sur la langue parus au Québec, j’attire votre attention sur la contribution d’Emanuele Setticasi. Son texte nous rappelle un constat essentiel : s’il importe de réfléchir à la question du matériel didactique, il n’en demeure pas moins que ce sont les ressources humaines qui sont garantes du succès des CAF. * * *

  1. Marie-Éva de Villers a publié plusieurs articles dans Correspondance, notamment « Une pédagogie du dictionnaire » (vol. 6, no 1). [Retour]
  2. Esther Poisson a assuré la rédaction des capsules linguistiques de l’OQLF publiées en 2006 et 2007. [Retour]

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