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Sursum corda!

Sursum corda!

« Il est d’importance capitale que tous les étudiants, quelle que soit l’orientation de leurs études, visent à acquérir une véritable culture, c’est-à-dire s’y adonnent comme à un travail de l’esprit, qui requiert réflexion, observation, imagination et raisonnement. Cette attitude, chaque étudiant doit l’entretenir et la fortifier tout au long de son temps d’étude ; il comprendra mieux ensuite que son travail professionnel et toute sa vie d’adulte sont la continuation de cette poursuite de la culture et de l’humanisme. » (Rapport Parent, 1963, vol. 5, section 734)

Cette citation du célèbre rapport Parent, qui fut à l’origine de l’école québécoise moderne, montre assez bien sous quels auspices les cégeps ont vu le jour et, en ce qui concerne plus spécialement l’enseignement du français, dans quelle perspective la discipline s’est constituée au sein du réseau. Il faut parfois sortir les documents officiels des bibliothèques, ne serait-ce que pour savourer, le temps d’une rêverie, les passages où cohabitent des expressions comme véritable culture et importance capitale. Mais oui, l’idéal humaniste doit présider à la formation du citoyen, c’est écrit en toutes lettres dans un texte fondateur de notre système d’enseignement. On ne peut ignorer que la réalité de la salle de classe inspire souvent des réflexions moins optimistes, comme en témoigne (dans un autre contexte que le nôtre) le roman Entre les murs, sujet du « Test de lecture » de Julie Roberge ; l’espace d’un instant, songeons néanmoins que tout professeur de français porté par la grandeur de cet idéal dispose de documents historiques pour appuyer les principes auxquels il croit, ce qui n’est pas rien. Que l’institution du cégep ait vu neiger depuis sa fondation, que l’enthousiasme des débuts se soit empreint d’un certain pragmatisme au fil des réformes, cela ne fait aucun doute. Aussi est-il utile de poser un regard critique sur le passé, afin de prendre connaissance des orientations qui se sont succédé depuis 40 ans et, par le fait même, de comprendre le sens des approches pédagogiques actuelles. C’est dans cet esprit que Max Roy nous propose un historique de l’enseignement de la littérature au Québec à l’ordre collégial. L’article qu’il signe dans le présent numéro porte sur le cours classique.

Observer le passé pour mieux comprendre le présent : c’est aussi ce que proposent, d’un point de vue linguistique, nos chroniques sur la grammaire (Sophie Piron) et sur l’étymologie (Gaétan Saint-Pierre). Et pour montrer que l’intérêt porté à la culture est toujours bien vivant, Jacques Lecavalier et Suzanne Richard rendent compte d’une démarche d’enseignement de la littérature qui donne à l’élève l’entière responsabilité de ses apprentissages, tandis que Robert Claing présente le projet Stratégies d’écriture dans les cours de la formation spécifique, destiné à promouvoir la qualité du français dans l’ensemble des disciplines du collégial.

Nous laisserons comme toujours le dernier mot à Louise Guénette, qui, cette fois, nous entretient de deux termes à la mode dans les programmes d’études : syllabus et portfolio.

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