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Renouveau et traditions

Renouveau et traditions

La rentrée d’automne 2009, qui marquera le quinzième anniversaire de Correspondance, sera l’occasion d’une cure de jouvence. Sylvie Pelletier, responsable de la conception graphique et de la mise en page du bulletin depuis 1996, prépare une nouvelle maquette qui offrira un agréable dépaysement aux lectrices et lecteurs. En plus de rajeunir l’image de notre publication, il nous a semblé nécessaire de revisiter l’échéancier de distribution de façon à mieux répartir les dates de tombée ; dorénavant, Correspondance sera livré autour de la mi-octobre, mi-décembre, mi-mars et mi-mai. À compter de septembre, il sera également possible de consulter en ligne la politique éditoriale mise au point par un comité d’enseignantes et enseignants du réseau.

Le contenu, pour sa part, s’inscrira sous le signe de la continuité. Dans le numéro d’octobre, on retrouvera entre autres les chroniques, désormais familières, sur l’histoire de l’enseignement de la littérature au collégial (Max Roy), l’histoire de la grammaire française (Sophie Piron), et l’étymologie (Gaétan Saint-Pierre), de même que le test de lecture de Julie Roberge et la capsule linguistique de l’OQLF. Pour poursuivre une tradition instaurée il y a quelques années, nous nous efforcerons également de maintenir, dans chaque parution, un lien avec les thématiques de l’Intercaf. On constatera que le présent volume se clôt sur un dernier écho de la rencontre de mai 2008 : Jacqueline Charbonneau (MELS) propose un tour d’horizon des principes du renouveau pédagogique, principes que les enseignants du collégial ont intérêt à connaître, puisque la première cohorte d’élèves qui auront étudié dans les programmes révisés à chaque année de leur formation secondaire arrivera au cégep en 2010. Le volume de l’an prochain, quant à lui, proposera, en plus des habituelles chroniques, des articles liés à la rencontre Intercaf qui se tiendra les 28 et 29 mai prochain au collège Ahuntsic. Cette rencontre portera sur les élèves allophones, c’est-à-dire, si l’on se place du point de vue du système scolaire francophone au Québec, sur les élèves de langue maternelle étrangère qui poursuivent des études postsecondaires en français. En attendant le programme officiel de l’Intercaf, qui sera expédié dès les premiers jours de mai, voici un avant-goût des sujets proposés.

La problématique des « allophones » concerne évidemment les élèves issus de l’immigration dont le français n’est pas la langue maternelle ; or, sans être exclusive à la région métropolitaine, cette question demeure, pour l’instant du moins, une préoccupation foncièrement montréalaise. Afin d’engager des échanges entre les différentes régions du Québec, les organisateurs du colloque ont choisi de dépasser la vision « montréalocentriste » du plurilinguisme à l’école francophone en élargissant la réflexion à des contextes moins souvent évoqués dans le cadre des journées Intercaf. Il sera donc aussi question des élèves des Premières Nations de langue maternelle autochtone. L’objectif de ces journées d’étude consistera à décrire la situation de ces personnes qui construisent leurs savoirs et leurs compétences dans une langue très souvent apprise et pratiquée à l’école, ainsi qu’à faire le point sur les mesures d’aide dont elles peuvent bénéficier en ce moment.

Le premier thème de réflexion renverra au sens qui est attribué à l’expression « élève allophone », car c’est de cette définition que dépend l’offre des mesures d’aide spécialisées dans les cégeps. La tendance actuelle est de proposer ce type d’aide aux immigrants adultes qui n’ont pas obtenu leur diplôme d’études secondaires dans le système francophone québécois. Or, il y a peut-être lieu d’évaluer la pertinence d’élargir l’offre de service, par exemple à des élèves non francophones qui ont étudié en français au secondaire mais qui, pour de multiples raisons, nécessitent toujours un soutien spécialisé. Dans la mesure où il n’existe pas de solutions toutes faites à un problème dont la complexité incite à une extrême prudence, nous tenterons, en toute simplicité, de jeter les bases d’une réflexion collective en proposant des témoignages d’élèves.

Le reste de la première journée sera consacré à une description des mesures de soutien elles-mêmes, plus particulièrement des mesures conçues pour les élèves issus de l’immigration. Des professeurs du collège Ahuntsic brosseront un portrait général des formules offertes dans les cégeps du réseau, plus particulièrement de la région montréalaise, puis un professeur du collège de Rosemont décrira l’approche pédagogique adoptée dans un cours de Mise à niveau pour allophones implanté depuis plusieurs années. Il sera également question des cours de francisation offerts aux immigrants adultes avant leur arrivée au cégep par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles et des tests de classement administrés par l’Office québécois de la langue française.

La seconde journée du colloque sera consacrée à la situation linguistique et culturelle des élèves des Premières Nations, situation qui est, avouons-le, méconnue dans les cégeps qui ne se trouvent pas à proximité des territoires autochtones. Des spécialistes de la question nous entretiendront des particularités de la langue et de la culture innues, du soutien apporté à des étudiants algonquins qui s’inscrivent à l’université après avoir interrompu leurs études, du matériel didactique conçu pour des élèves atikameks, et enfin, d’échanges culturels entre la nation innue et la communauté francophone de Sept-Îles. Nul doute que toutes ces informations inspireront non seulement les personnes qui interviennent auprès d’élèves autochtones, mais également les enseignants d’autres horizons.

Au-delà des distinctions qui existent entre la situation des élèves allophones issus de l’immigration et celle des élèves autochtones, une constante demeure : étudier dans un programme francophone quand le français n’est pas sa langue maternelle ou sa langue d’usage, cela exige de prêter une attention soutenue à la maîtrise du français et de composer avec une identité linguistique multiple. Une telle situation a des incidences profondes, d’une part sur les personnes, d’autre part sur la langue et la culture elles-mêmes. À ce titre, tous les enseignants et enseignantes du réseau peuvent contribuer à enrichir la réflexion qui sera lancée à l’occasion de ces journées Intercaf. C’est un rendez-vous !
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