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Une dictée pas comme les autres…

Une dictée pas comme les autres…

Accueil chaleureux, logistique impeccable, intendance irréprochable — les victuailles et les rafraîchissements étaient inépuisables (on a même remis une boîte de « survie » à chaque groupe de voyageurs au moment du départ) — animation vivante, spectacle endiablé, bourses alléchantes, prix de présence nombreux… tous les ingrédients étaient rassemblés pour assurer le succès de la deuxième édition du concours provincial de dictée.

Tenu au Collège de Limoilou le samedi 23 mars, ce concours regroupait, dans une atmosphère de joyeuse compétition, près de 250 personnes provenant d’une cinquantaine de collèges francophones et anglophones. Qu’ils aient ou non remporté une bourse ou un prix de présence, les participants sont repartis comblés et ravis par cette expérience. Plusieurs se sont même découvert un intérêt soudain pour la toponymie du Québec ; vous comprendrez leur curiosité… en lisant la dictée.

Voici la liste des gagnants et gagnantes des différentes bourses :

  • Premier prix (1000 $ et un logiciel Antidote) : Chantale Vincelette, du cégep de Sainte-Foy
  • Deuxième prix (800 $) : Émilie Fortier, du cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
  • Troisièmes prix : Patricia Brosseau-Liard, du collège André-Grasset ; François Loranger, du collège Jean-de-Brébeuf ; François Couture, du cégep de Chicoutimi ; Annie Lincourt, du cégep du Vieux Montréal

Ces participants se sont classés ex-æquo et ont partagé une bourse de 1200 $.

Comme j’ai eu le plaisir d’accompagner, avec ma collègue Francine Bousquet, un groupe d’élèves du collège de Rosemont, je me permets, au nom de tous les accompagnateurs et de tous les participants, de remercier les organisateurs et les donateurs.

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Un été pas comme les autres

Le printemps dernier, un groupe d’amies et moi avons répondu à une petite annonce on ne peut plus originale, qui nous avait d’ailleurs tout de suite interpellées. Trois producteurs laitiers de Saint-Roch-des-Aulnaies y faisaient appel à une main-d’oeuvre féminine pour la saison estivale. Lorsque nous les avons rencontrés, nos futurs patrons se sont donné la peine de nous rassurer sur-le-champ. Nous étions censées être jumelées à des garçons de leur patelin à qui les travaux de la ferme étaient tout à fait familiers. Pour pallier notre inexpérience, et afin que tout se passe bien pour nous, il suffirait que nous soignions particulièrement notre condition physique avant l’été.

Imaginez un peu la scène : sept filles de la ville qui s’amenaient dans cet univers rural dont elles rêvaient de découvrir ensemble les splendeurs ! Les premiers jours nous mirent à rude épreuve ; pour ce qui a trait aux découvertes, nous fûmes gâtées bien au(-)delà de tous nos espoirs. Ce furent d’abord les levers à cinq heures trente qui nous éblouirent, suivis des odeurs pestilentielles qui « embaumaient » les bâtiments. Notre premier contact avec les pis des vaches nous fit frémir ; heureusement, les étables étaient équipées de trayeuses. Les vols en rase-mottes des hirondelles, aussi agressives qu’élégantes, nous contrarièrent tout autant que les essaims d’abeilles ou les rencontres fortuites avec les mouffettes (ou moufettes), les mulots, les marmottes et les ratons laveurs.

Par bonheur, nos compagnons de travail, de véritables boute-en-train, ne nous déçurent pas. Nous craignions d’être confrontées à des colosses un peu rustres, à des gaillards malappris et mal fagotés ; ils se montrèrent plutôt fort sympathiques et nous épaulèrent gentiment dans toutes nos tâches journalières. Ils ne se sont jamais arrogé le droit de nous tourner en dérision ni de nous réprimander lorsque nous gaffions, ce qui se produisit à maintes reprises. De surcroît, chaque fois que le temps le permettait, nous passions les dimanches après-midi à nous prélasser avec eux au bord du Saint-Laurent.

En fin de compte, quelles qu’aient été nos bévues et nos inénarrables mésaventures, nous ne sommes pas près d’oublier notre séjour là-bas. Des souvenirs inaltérables, nous en avons emmagasiné des tonnes et des tonnes, entre autres celui de ce samedi soir où nous leur fîmes nos adieux dans de chaleureuses étreintes.

Roméo Côté, 23 mars 2002

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