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«Le français s’affiche»: une vitrine virtuelle pour la valorisation de la langue

Comment valoriser le français? Comment encourager les étudiants, les professeurs et tous les autres membres du personnel du cégep Édouard-Montpetit et de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) à améliorer leurs compétences langagières? C’est en réfléchissant à ces questions, et dans la foulée de l’adoption des nouvelles Politique institutionnelle de la langue française (PILF) et Politique institutionnelle d’évaluation des apprentissages (PIEA), que l’initiative Le français s’affiche a été lancée en décembre 2015.

Trois ans plus tard, ce centre virtuel de références destiné à l’amélioration et à la promotion de la langue française continue de s’enrichir régulièrement de nouveaux contenus. Si l’objectif de départ était d’inciter les membres de notre communauté à prendre conscience de leur situation linguistique et d’alimenter leur désir d’améliorer leurs compétences langagières, il apparait maintenant que ce portail peut étendre son influence à l’ensemble du réseau collégial et inspirer d’autres initiatives de valorisation du français[1]. Le présent article se veut une sorte de visite guidée de notre espace Web où le français s’affiche dans toute sa fierté!  

Des exercices pour s’améliorer

À l’instar de nombreux sites dédiés à la valorisation de la langue, Le français s’affiche fournit d’abord à ses utilisateurs une multitude de ressources pour réviser leurs connaissances du code orthographique et grammatical. Dans la section  Amélioration du français, ils trouveront ainsi des hyperliens menant vers des sites où l’on peut réviser ses connaissances de la grammaire française et réaliser des exercices interactifs offrant des rétroactions immédiates. Puisque plusieurs organismes, dont de nombreux cégeps et universités, avaient déjà produit du matériel didactique de qualité, nous avons choisi de renvoyer les utilisateurs à ces sites plutôt que de chercher à réinventer la roue en en créant de nouveaux. Citons, par exemple, la Banque de dépannage linguistique (BDL) de l’Office québécois de la langue française (OQLF), le site de l’Amélioration du français du Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD), les sites Alloprof et Le cyberprofesseur, les outils développés par les cégeps de Beauce-Appalaches, de Saint-Jérôme, de Sorel-Tracy, de Trois-Rivières, par les collèges Ahuntsic et Marie-Victorin, les universités de Calgary, de Montréal et d’Ottawa, de même que par l’École de technologie supérieure. Ce faisant, l’engagement collectif autour de la langue est mis en valeur.

Dans cette même section du site se trouveront également sous peu plusieurs guides et outils relatifs au vocabulaire des différentes disciplines enseignées au collégial, notamment des listes d’erreurs fréquentes à éviter. À ce jour, un premier lexique disciplinaire a été publié, en Techniques d’orthèses visuelles : Les mots de l’œil, conçu par les professeures Sophie Bellavance et Sophie Larivière, avec la participation de Caroline H. Boucher, et qui a été préfacé par la présidente de l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec, Brigitte Robidas.

Des contenus originaux pour promouvoir le français

Pour nourrir la réflexion sur la nécessité de bien maitriser le code orthographique et grammatical de la langue française, nous produisons, depuis trois ans, des capsules vidéos rappelant l’importance qu’accordent au français certains acteurs en vue de notre société. Des intervenants provenant de milieux variés y parlent de leur rapport à la langue française et expliquent quelle place celle-ci occupe dans leur vie professionnelle.

Nous croyons que les étudiants et étudiantes, en voyant et en entendant des personnes qui travaillent dans des domaines qui les intéressent, comprendront encore plus l’intérêt et la nécessité de bien maitriser le français tant à l’oral qu’à l’écrit. En effet, les témoignages enregistrés jusqu’ici nous enseignent que, même si le rapport entretenu avec la langue n’est pas le même partout, dans tous les cas, quel que soit le domaine, la maitrise du français est, à plusieurs égards, déterminante dans la réussite professionnelle.

Plusieurs personnalités québécoises ont ainsi participé à nos vidéos, dont Dominique Anglade, Lorraine Pintal, Bernard Landry, Charles Tisseyre, Damien Robitaille, Richard Legendre, ainsi que des présidents et présidentes d’ordres professionnels ou des représentants d’entreprise (Bombardier, MDA Corporation, Banque Nationale, Chambre de commerce de la Rive-Sud).

Le français vu par Charles Tisseyre, journaliste scientifique et animateur de l’émission Découverte à Radio-Canada.

Le français vu par Véronique Marchi, coordonnatrice principale chez Bombardier Aéronautique.

Des publications diverses autour d’une langue

Toujours afin d’inciter les élèves à réfléchir à leur rapport à la langue française, des chroniques, des textes inédits et des entrevues sont régulièrement mis en ligne. Les chroniques traitent de la langue, de son histoire, des enjeux qu’elle soulève, des organismes qui gravitent autour d’elle, dont l’Office québécois de la langue française (OQLF), etc. On trouve, par exemple, un texte de Benoît Melançon sur la nouvelle orthographe ou un autre présentant la loi 101 et la mission de l’OQLF.

Nous publions aussi des textes inédits[2] dans lesquels différentes personnalités nous révèlent le rapport particulier qu’elles entretiennent avec leur langue. À ce jour, parmi les personnes ayant participé à ce volet de l’initiative, on compte de nombreux artistes, tels Tire le coyote, Gilles Vigneault, les sœurs Boulay, Dramatik, Daniel Grenier, Simon Boulerice, Marc Séguin et Luc Plamondon, des professeurs du cégep Édouard-Montpetit, dont France Mongeau, Mathieu Blais, Isabelle Larochelle, Jean-Claude Brochu et Pascale Millot, des enseignants d’autres cégeps, tels Jean-François Létourneau, du cégep de Sherbrooke, et Nicolas Charette, du collège Champlain, le directeur général du cégep Édouard-Montpetit, Sylvain Lambert, ainsi que des étudiantes, dont Amélie Marois, Olivia Lim et l’ancienne présidente du Conseil de vie étudiante de l’ÉNA, Fatine Boumeftah.

Nous réalisons enfin des entrevues avec des artistes[3] qui nous parlent, entre autres, de leur parcours, de leur rapport à la lecture et de leur amour de la langue française. Notons Katherine Levac, Louis-José Houde, Eugenia Reznik, Daniel Lavoie, Maxime Catellier, Pierre Bündock, Fred Pellerin, Anne-Marie Beaudoin-Bégin, Webster, Stéphane Lafleur, Julien Poulin et Christine Beaulieu. D’autres personnalités, comme Colette Buguet-Melançon, la cofondatrice des CAF, et des étudiants inspirants, tel Mohamed Kheireddine Kourdassi, font partie du nombre.

Des suggestions de lecture

Comme nous pensons que l’amour du français et celui de la lecture vont de pair, nous avons développé un Coin des lecteurs afin de valoriser et d’encourager la lecture. Dans cet espace virtuel (en ligne) et réel (à la bibliothèque), on trouve des suggestions de lecture proposées par des membres du cégep Édouard-Montpetit et de l’ÉNA (étudiants, professeurs, membres de la direction et membres du personnel).

Chaque fin de session, en partenariat avec la COOP du collège, les membres de la communauté collégiale sont invités, dans le cadre d’un concours, à suggérer le titre d’un livre à lire pendant les vacances d’hiver ou d’été. Deux paniers de livres, offerts par la COOP, sont alors remis, sur chacun des campus du cégep, à un étudiant ou une étudiante et à un employé ou une employée, sélectionnés au hasard parmi les participants.

Une suggestion de lecture de Laurie Breton, étudiante en Techniques de maintenance d’aéronefs à l’ÉNA

Une suggestion de lecture des enseignantes et enseignants du Département de Techniques d’orthèses visuelles

Le français : une langue imagée, riche et précise

Pour valoriser le vocabulaire disciplinaire et illustrer la vitalité de la langue française, nous avons créé des jeux linguistiques sous forme de vox pop : on demande à diverses personnes, au sein d’Édouard-Montpetit ou de l’ÉNA, de trouver le sens d’expressions précises ou de mots dont le sens échappe souvent à ceux et celles qui ne sont pas familiers avec la discipline ou avec le contexte auquel ils se rattachent.

Que signifie « queue de cochon » en aéronautique?

Enfin, des étudiants et étudiantes de Techniques d’intégration multimédia ont créé des courts métrages pour illustrer d’une manière ludique des expressions telles « entre chien et loup », « donner un coup d’épée dans l’eau » et « tourner sur un dix cennes ». Depuis l’hiver 2015, ces animations sont réalisées par des élèves qui, dans le cadre de leur stage de fin d’études, travaillent pour Le français s’affiche.

Un milieu animé : du virtuel à la réalité

Chaque année, pour animer le milieu et faire le pont entre le monde virtuel et la réalité, sont organisées une dictée[4], des conférences[5] et une table ronde[6] portant sur l’importance du français dans l’industrie aéronautique. En 2016, deux murales ont été créées afin d’afficher (au sens propre) la vision du français qu’ont les personnes évoluant à l’intérieur du cégep Édouard-Montpetit et de l’ÉNA. Elles ont été conçues à partir des quelque 1000 réponses obtenues dans le cadre d’un concours où l’on demandait aux étudiants et aux membres du personnel de nous dire ce que représentait le français pour eux.

L’une des déclinaisons de la murale célébrant la culture de valorisation du français au cégep Édouard-Montpetit et à l’ÉNA.

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En animant le milieu, en faisant du français un sujet de conversation et de réflexion auquel les étudiants, les étudiantes et les membres du personnel du cégep Édouard-Montpetit et de l’ÉNA sont constamment exposés, nous osons le pari que ces personnes seront encouragées à se préoccuper davantage de leur langue et à prendre conscience de ce que signifie être francophone, de nos jours, en Amérique du Nord et dans le monde. Si nous voulons continuer à vivre dans une société francophone et à travailler en français, il faut agir de façon que cette langue, qui appartient à notre histoire, à notre patrimoine, fasse aussi partie de notre présent. En fournissant des outils de perfectionnement linguistique et en présentant des modèles concrets et diversifiés d’affirmation de fierté francophone dans différents contextes, Le français s’affiche cherche à inscrire la valorisation du français dans l’ici et maintenant.

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  1. En 2017, l’Office québécois de la langue française (OQLF) décernait au cégep Édouard-Montpetit un Mérite du français au travail, dans le commerce et dans les technologies de l’information (TI), organisation d’au moins 100 employés, pour la réalisation de différentes mesures de valorisation du français, dont la création de ce site Internet. [Retour]
  2. Seuls les textes de Luc Plamondon, de Boucar Diouf et d’Évelyne de la Chenelière ne sont pas des inédits ou des exclusivités. [Retour]
  3. Les artistes rencontrés dans le cadre de ces entrevues le sont souvent par l’entremise du Théâtre de la Ville, une salle de spectacles logée dans les murs du cégep Édouard-Montpetit. [Retour]
  4. Le texte de la dictée est rédigé par une personne invitée. La première année, ce fut Colette Buguet-Melançon, cofondatrice du CAF; la deuxième et la troisième année, elle fut rédigée par le directeur général du cégep, Sylvain Lambert. Cette année, ce sera le tour de la directrice des études, Josée Mercier. [Retour]
  5. Chaque session, Le français s’affiche organise aussi des conférences sur les deux campus. Parmi les conférenciers invités, notons Guy Bertrand, Chantal Bouchard, Hélène Dumais, Anne-Marie Beaudoin-Bégin et Jean-Pierre Le Blanc, porte-parole de l’OQLF. [Retour]
  6. Au cours des trois dernières années ont participé à l’événement des représentants de CAE, de Bombardier, de 3L Technologies, de MDA Corporation, de PCC Aérostructures, de Transports Canada, du Service aérien gouvernemental, de la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ) et de l’OQLF. [Retour]

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