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Changement et continuité

Changement et continuité

C’

est avec un air de changement que Correspondance amorce sa quinzième année de publication. Signature, police de caractères et disposition du texte en colonnes ont en effet été renouvelées. Même les couleurs associées à chacune des quatre parutions annuelles ont été rafraîchies. Il en résulte une facture visuelle aérée et élégante, encore mieux assortie à la qualité du contenu des articles. Ce remodelage est l’œuvre de Sylvie Pelletier, graphiste attitrée du bulletin. Nous la remercions de mettre ainsi ses talents à notre service.

Remarquable, cette métamorphose s’accompagne d’un changement d’un tout autre ordre : le départ de Lucie Libersan, celle qui a donné le ton à Correspondance ces deux dernières années. Avant elle, six personnes s’étaient passé le relais pour permettre au bulletin de remplir son rôle, celui d’offrir un espace de communication à ceux et celles qui s’intéressent à l’amélioration des habiletés langagières des cégépiens et cégépiennes. Chargée de projet au CCDMD, Lucie a été la première, en 2007, à coordonner à la fois l’édition de Correspondance et les rencontres Intercaf. Elle a su nous faire profiter de cette situation en resserrant les liens entre les deux tribunes. Ainsi, nous avons vu s’amorcer et se poursuivre à l’intérieur de nos pages des réflexions autour des thématiques des Intercaf. Sous sa gouverne, le bulletin a réaffirmé l’importance d’accorder une plus large place aux pédagogues et didacticiens travaillant en amont et en aval du réseau collégial. Cette ouverture contribue à jeter des passerelles entre les ordres d’enseignement. Citons, à titre d’exemples, l’article signé par Jacqueline Charbonneau (MELS) sur l’apprentissage du français avant l’entrée au cégep, ou les diverses interventions dans Correspondance de Nicole Beaudry (UQAM), responsable du Réseau universitaire des services d’aide en français. De plus, Lucie a fait prendre du galon au bulletin en le dotant d’une politique éditoriale[1] et en constituant un comité rédactionnel. Pour toutes ces contributions, nous lui sommes reconnaissants ; je laisse à la directrice du CCDMD le soin de saluer l’ensemble de ses réalisations.

Le changement de garde à Correspondance n’aura pas bouleversé le contenu planifié pour la présente parution. La continuité est assurée par le retour de certaines chroniques bien connues de nos lecteurs et lectrices : La grammaire au fil des siècles, de Sophie Piron (UQAM), qui poursuit son étude des grammaires scolaires du XIXe siècle entamée dans le numéro d`avril, et les Curiosités étymologiques, de Gaétan Saint-Pierre (collège Ahuntsic), qui porteront cette année sur des mots ou des sens qui, bien qu’ils puissent paraître appartenir au fonds primitif, ont été empruntés à des langues étrangères. Quant à la chronique de Max Roy (UQAM) sur l’histoire de l’enseignement de la littérature au collégial, elle sera de retour en décembre. Nos lecteurs ne seront pas dépaysés non plus en découvrant à l’endos du présent numéro la désormais familière Capsule linguistique de Louise Guénette (OQLF). Louise Desforges, une collaboratrice ponctuelle, a pour sa part choisi de nous offrir une réflexion libre sur quelques particularités lexicales du français d’ici. L’auteure pose cette question fort à propos : a-t-on toujours raison de reprocher aux francophones du Québec leurs emprunts à la langue anglaise

À ces fidèles collaborations s’ajoute une nouvelle chronique sur un sujet qui a soulevé bon nombre de discussions au cours des deux dernières décennies : les rectifications de l’orthographe. Certains les rejettent encore, y voyant un nivellement (ou nivèlement !) par le bas ; d’autres demeurent passifs, les considérant comme accessoires ou trop timides ; d’autres encore, et ils sont de plus en plus nombreux, les ont adoptées et même les diffusent, estimant qu’il s’agit là d’une avancée. Chantal Contant, linguiste et enseignante de grammaire (UQAM), se révèle à l’avant-garde de ce dernier groupe. Elle nous livre le premier article d’une série sur l’actualité en matière de nouvelle orthographe.

Correspondance s’inscrit également sous le signe de la continuité en maintenant un lien avec les thématiques des Intercaf. Les prochains numéros feront ainsi écho à la rencontre de mai dernier, qui portait sur la problématique des élèves dont la langue maternelle n’est pas le français, et donneront un avant-goût des sujets proposés pour l’Intercaf de 2010. À surveiller notamment, dans le numéro de décembre, des articles tirés des conférences traitant de la situation linguistique et culturelle des élèves des Premières Nations de langue maternelle autochtone.

En guise de conclusion, nous remercions tous ceux et celles qui partagent leurs observations, leurs questionnements, leurs recherches et leurs savoirs avec le lectorat de Correspondance. Nous invitons les enseignants et les enseignantes du réseau de même que les personnes intéressées des ordres secondaire et universitaire à nous soumettre des textes : présentations ou comptes rendus d’ouvrages, de recherches, d’événements, de projets ; réflexions sur des faits de langue, des pratiques ou des approches pédagogiques, sur l’actualité liée à l’enseignement du français, bref tout écrit susceptible de nourrir les connaissances et les pratiques en matière d’intervention langagière. Sachez qu’en contribuant à nos pages, vous aurez l’assurance d’être lus : en plus des quelque 20 000 exemplaires distribués chaque année dans le réseau, le bulletin est consulté en ligne dans toute la francophonie (plus de 230 000 visites au cours des 12 derniers mois). Nous souhaitons que Correspondance demeure un lieu d’échange d’idées dynamique et ne doutons pas de votre collaboration future !

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  1. Cette politique éditoriale, mise au point par un comité d’enseignantes et d’enseignants du réseau collégial et rédigée par Robert Charbonnea, peut être consultée en ligne depuis septembre. [Retour]

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