Les orientations du PAREA pour 2008-2009: quatre thèmes et un angle

Les résultats issus des projets de recherche fournissent des réponses aux questions que le réseau collégial se pose. Toutefois, si la somme des connaissances croît d’année en année, la quantité de questions augmente à un rythme effréné, ouvrant la voie à nombre de nouveaux projets. Individus et équipes sont ici interpellés à la veille de la date limite pour déposer une demande de subvention dans le cadre du PAREA…

Oyez, oyez, chercheuses et chercheurs en herbe, en devenir, en exercice !

Le Programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage (PAREA) du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) représente l’une des mesures offertes pour contribuer à la recherche au sein du réseau collégial, public comme privé[1]. Bon an mal an, le MELS subventionne une dizaine de nouveaux projets. Ceux-ci appartiennent à l’une de ces deux catégories : la recherche d’ordre général et la recherche orientée. La première comprend les projets qui sont des initiatives du personnel, enseignant ou professionnel non enseignant ; la seconde regroupe les projets axés sur des orientations ou thèmes suggérés, qui correspondent aux besoins et aux questions de l’heure. Pour la prochaine année, quatre thèmes ont été retenus par un groupe de travail ad hoc qui a fait la recension de nombreux documents, parmi lesquels figurent les orientations ministérielles et les rapports des recherches soutenues financièrement par le MELS depuis l’an 2000. L’un de ces documents est d’ailleurs une invitation à l’étude de l’amélioration de la langue, à la lumière des connaissances en la matière et dans le respect des compétences attendues de la part des élèves.

Une première orientation : la lecture et l’écriture, dans tous les programmes et dans toutes les disciplines

Le constat est unanime : il est nécessaire de poursuivre la recherche portant sur la lecture et l’écriture. Il convient même de l’étendre à tous les programmes et à toutes les disciplines. Plusieurs questions restent sans réponse ; plusieurs problèmes, sans solution. À titre d’exemples, voici quelques-unes de ces questions, formulées à partir des résultats parmi les plus récents et accompagnées du nom des chercheuses et des chercheurs qui les ont soulevées : Quelles sont, d’une part, les exigences des enseignantes et des enseignants pour ce qui est de la lecture et de l’écriture, et, d’autre part, les capacités des élèves à y satisfaire (Bousquet, 2004) ? Quelles sont les pratiques pédagogiques qui permettent d’inciter à la lecture et d’évaluer l’activité de lecture (Bousquet, 2004) ? Quels sont les effets de l’introduction d’activités d’écriture à l’intérieur de la formation spécifique (Tardif, 2004) ? Quelles sont les forces et les faiblesses des différentes mesures de soutien à la réussite en français (Lefrançois, Laurier, Lazure et Claing, 2005) ? Comment faire en sorte que le soutien par les pairs, notamment dans les centres d’aide, engendre les effets positifs escomptés (Barbeau, 2007) ? Comment articuler le soutien à la réussite portant, d’une part, sur les contenus et, d’autre part, sur les stratégies cognitives ou socioaffectives (Barrette et Lapostolle, 2007) ? Quelle distance critique faut-il maintenir entre les personnes aidées et les personnes aidantes (Barrette et Lapostolle, 2007) ? Ces questions ne donnent qu’un aperçu des problèmes soulevés par les chercheuses et les chercheurs du collégial. La consultation des rapports permet de prendre connaissance non seulement de l’ampleur des réponses apportées, mais également des nouvelles questions suscitées par ces rapports.

À suivre…

Les trois autres orientations

En plus de la lecture et de l’écriture dans tous les programmes et dans toutes les disciplines, trois orientations complètent l’éventail pour la prochaine année. La première concerne l’établissement d’enseignement en tant que système organisationnel. Dans ce contexte, il importe d’étudier les relations entre les éléments du système, par exemple entre les actrices et les acteurs, entre les programmes, ou encore, entre les disciplines, bref, d’examiner l’organisation scolaire dans son ensemble. De plus, le réseau gagnerait, semble-t-il, à étudier en profondeur les mesures de soutien mises à la disposition des élèves, notamment, mais non exclusivement, en rapport avec le développement des compétences langagières. De même, les instruments d’évaluation de l’efficacité des systèmes restent trop peu étudiés. La deuxième orientation se rapporte à la production de nouvelles connaissances relatives aux facteurs individuels qui influent sur la persévérance scolaire. En ce domaine, plusieurs problématiques représentent des créneaux encore insuffisamment étudiés. Ainsi en est-il de la réussite éducative comme de l’orientation, de la maturité ou de l’identité professionnelle, ou encore, de la dynamique motivationnelle. La troisième et dernière orientation a trait à la pédagogie différenciée. Celle-ci, d’un côté, cible le groupe des élèves présentant des besoins particuliers, comme les élèves autochtones ou immigrants, les élèves affichant des troubles d’apprentissage, des troubles de comportement, des problèmes de santé mentale ou un handicap.

De l’autre, elle comprend les stratégies pédagogiques différentes, comme l’alternance entre le travail et les études, depuis leur planification jusqu’à leur évaluation. Encore une fois, les rapports de recherches répondent à des questions, mais en soulèvent d’autres, pertinentes et appuyées sur des résultats obtenus au terme d’études sérieuses.

Un angle particulier, celui des TIC

Aucune des orientations ci-dessus ne porte spécifiquement sur les technologies de l’information et de la communication (TIC). La vérité, c’est que toutes s’y rapportent. En effet, chacune peut être considérée en fonction de la technopédagogie, c’est-à-dire des méthodes intégrant les TIC à l’enseignement ; ni l’ordre collégial ni aucun autre ordre d’enseignement ne peuvent en faire l’économie. Quiconque s’intéresse à ce domaine peut donc emprunter, cette année, quatre avenues plutôt qu’une !

Lynn Lapostolle

Directrice générale, Association pour la recherche au collégial

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