Une confusion dans l’emploi des compléments d’objet
Savoir poser les bonnes questions est quasiment un gage de succès en matière de langue. Ainsi faut-il savoir que, en français, chacun des éléments juxtaposés ou coordonnés doit recevoir la structure qui lui convient.
Lorsque, dans une phrase, un même complément d’objet est relié à deux verbes, il faut bien se garder contre les erreurs éventuelles de construction.
On peut écrire : Cet artiste a organisé le spectacle de la Saint-Jean.
On peut aussi écrire : Cet artiste a participé au spectacle de la Saint-Jean.
Toutefois, on ne peut relier les deux phrases de la façon suivante : Cet artiste a organisé et participé au spectacle de la Saint-Jean.
L’explication se trouve dans les différences de construction syntaxique que commande chacun des verbes. En effet, le verbe « organiser » est un verbe transitif direct, c’est-à-dire qu’il commande un complément d’objet direct, sans le recours à une préposition. On pose la question : Il a organisé quoi ? Réponse : Il a organisé le spectacle.
Le verbe « participer », lui, est transitif indirect, c’est-à-dire qu’il commande un complément d’objet indirect, et a recours à une préposition. On pose la question : Il a participé à quoi ? Réponse : Il a participé au (à le) spectacle.
Or les règles de la syntaxe française exigent que cette différence de construction soit exprimée. Ainsi, un même complément d’objet, relié à des verbes qui commandent des constructions différentes, sera réexprimé — souvent par un pronom — et conformément à chaque construction respective.
Il faut donc écrire : Cet artiste a organisé le spectacle et y a participé.
De même, on corrigera l’exemple suivant : Il a rencontré et parlé longuement à la Première Ministre par : Il a rencontré la Première Ministre et lui a parlé longuement.
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