Le français L1, L2, L3…
Améliorer le français en milieu collégial : voilà une réalité qui en recouvre plusieurs. Déjà, en novembre 1999 (volume 5, numéro 2), Correspondance abordait la question de l’aide aux non-francophones, rappelant que les étudiantes et étudiants allophones représentaient près de 10 p. 100 de l’effectif de l’ensemble du Québec et proposant quelques réflexions et projets visant à soutenir leur effort d’acquisition de la langue française. Un an plus tard, un colloque réunissait à l’Université de Montréal des gens du réseau en quête de propositions pour venir en aide à toute cette partie de la société. De la présence de besoins en matière d’aide en français à l’égard des non-francophones nous ne pouvons douter.
Impossible — et illogique — de faire l’économie du bilinguisme, du trilinguisme, voire du multilinguisme. Le présent numéro de Correspondance aborde, dans une perspective tout autre que celle du numéro de novembre, la question du rapport — dynamique — entre le français et les autres langues. Que signifie étudier en français, améliorer son français lorsque cette langue est venue à nous par l’intermédiaire de la société dans laquelle nos parents ont émigré ? Que représente le français pour nos élèves non francophones : une langue seconde ou une langue étrangère ? Quelles sont les conséquences de l’acquisition d’une langue autre sur la maîtrise de sa langue première ? Les conséquences de l’étude maintenant obligatoire de l’anglais sur leur français, pour les étudiantes et étudiants des collèges francophones, et de l’étude obligatoire du français sur leur anglais, pour les étudiantes et étudiants des collèges anglophones ? Quant aux étudiantes et étudiants qui ne cochent aucunement le français lorsqu’on leur demande quelles sont leurs langues première et seconde, sont-ils si défavorisés, comme d’aucuns le prétendent, ou, au contraire, leur trilinguisme doit-il être considéré comme une force ?
Aux textes de notre dossier sur la compétence plurilingue s’ajoutent plusieurs chroniques qui seront, nous l’espérons vivement, d’une certaine utilité en ce qui concerne le travail auprès des élèves autant francophones qu’allophones. Si, parce qu’il s’intéresse aux autres langues que le français, Correspondance semble le délaisser, ce n’est en fait que pour mieux le servir !
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