Les rencontres Intercaf: 25 fois!
La rencontre des responsables des centres d’aide en français (CAF) dans les cégeps (appelée Intercaf) se tient cette année à Drummondville. C’est la 25e fois qu’un tel évènement a lieu. La grande caravane de l’Intercaf est déjà passée par Longueuil, Laval, Montréal, Sainte-Foy, Québec, Trois-Rivières, Baie-Comeau et Lévis-Lauzon. Depuis 1988, les responsables des CAF se réunissent dans le cadre de l’Intercaf pour discuter de leurs projets, de leurs besoins, de leurs réussites, de leurs problèmes, de leurs découvertes. Bon an mal an, la popularité de ces rendez-vous, qui rassemblent une centaine de personnes, ne se dément pas.
La petite histoire des Intercaf témoigne bien du travail colossal fait dans le réseau collégial depuis une vingtaine d’années pour implanter solidement les CAF. De cette histoire, on retiendra en particulier 1990. Une « grosse » année pour la 4e édition de l’Intercaf. En effet, la DGEC (Direction générale de l’enseignement collégial) organise alors un évènement exceptionnel – 46 collèges sont présents. On se penche sur les questions organisationnelles des CAF, on décrit différentes formules d’aide, on examine le matériel didactique disponible et on s’interroge sur la question du droit d’auteur. Le programme, chargé, s’inspire des échanges amorcés au cours des trois rencontres précédentes (Édouard-Montpetit, 1988 ; Rosemont, 1989 ; Sainte-Foy, 1989).
Lors des Intercaf suivants[1], on s’échangera beaucoup de conseils quant aux meilleures ressources disponibles pour améliorer le français écrit des élèves. Le CCDMD profite de ces rendez-vous pour sonder les participants dans le but de créer de nouveaux outils pédagogiques. Ce sont ces consultations, entre autres, qui lui ont permis de développer l’offre actuelle de matériel de mise à niveau.
Les outils informatiques sont omniprésents dans les ordres du jour de ces journées Intercaf. Par exemple, dès 1990, à Bois-de-Boulogne, on présente les logiciels EGAPO, ELMO, HUGO, SITO, etc. Autre exemple : neuf ans plus tard, à Maisonneuve, nouvel engouement pour l’informatique, avec notamment la sortie du Répertoire des meilleurs sites Internet pour l’amélioration du français du CCDMD. Dès le début des années 2000, l’informatique devient d’ailleurs une préoccupation constante pour les gens des CAF, en particulier avec le développement spectaculaire d’Internet, qui favorise les approches pédagogiques individualisées. Malheureusement, et on s’en plaindra souvent lors des Intercaf, on note que la disponibilité d’ordinateurs performants est très variable d’un établissement à un autre.
Les Intercaf ont aussi été un moment privilégié pour partager de nouvelles approches pédagogiques ou linguistiques. Entre autres, le sujet de la « nouvelle grammaire » y occupe une bonne place depuis une dizaine d’années. En 2000, au Vieux Montréal, Huguette Maisonneuve et Muriel Langlois-Choquette initient un auditoire très intéressé à une approche grammaticale qu’on enseigne par ailleurs depuis 1996 aux adolescents. En 2002, à Marie-Victorin, on aborde la notion de cohérence textuelle et on présente du matériel didactique conforme à la nouvelle grammaire. En 2003, à Rosemont, on prend le temps de décrire aux participants de nouveaux outils développés en partenariat avec le Cégep@distance. En 2005, à Limoilou, on se penche plus particulièrement sur la formation et le travail des tuteurs dans les CAF.
Ces dernières années, maintenant que les problèmes d’implantation et de gestion des CAF ont, dans une large part, été surmontés, on aborde des thèmes soit plus précis, soit, au contraire, plus généraux : les troubles d’apprentissage qu’épouvent certains élèves du collégial (Montmorency, 2006) ; l’incontournable question des réalités multiethniques avec lesquelles doivent composer de nombreux établissements (en 2009, à F.-X.-Garneau et à Ahuntsic) ; l’arrimage entre les ordres d’enseignement, avec la participation des gens du secondaire lors de la tenue exceptionnelle d’un Intercaf dans une université (UQAM, 2008). La caravane arrive maintenant à Drummondville en 2010. Et pour cette 25e édition, un sujet sur mesure pour susciter la réflexion : la valorisation de la langue dans toutes les disciplines. Une autre édition qui passera sûrement à la petite histoire des Intercaf…
- Il est important de souligner la précieuse contribution de l’Association des professionnels de l’enseignement du français au collégial (APEFC), qui a consacré une partie de ses congrès annuels à des questions relatives à l’amélioration de la langue. [Retour]
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