" />
2024 © Centre collégial de développement de matériel didactique
Le PAFÉ du CVM: un réseau de professeurs pour l’amélioration du français écrit

Le PAFÉ du CVM: un réseau de professeurs pour l’amélioration du français écrit

D’un collège à un autre, les initiatives diffèrent. Au cégep du Vieux Montréal, certains départements ont su donner le ton à une initiative locale qui vieillit plutôt bien. L’un des instigateurs en rend compte ci-dessous.

Pendant quelques mois, les professeurs du Département de techniques d’intervention en loisir (TIL) du cégep du Vieux Montréal se sont demandé comment ils pourraient aider concrètement leurs étudiants à mieux écrire le français. Déjà les professeurs de TIL attribuaient une note pour la qualité du français des travaux écrits : 10 p. 100 dans les cours de première année, 15 p. 100 dans ceux de deuxième et 20 p. 100 dans ceux de troisième. Cependant, chacun employait son propre code pour désigner les erreurs des étudiants et une méthode personnelle pour attribuer la note de qualité du français.

Le Collège avait bien adopté, en 1994, une politique de valorisation de la langue dont l’objet était de « permettre aux étudiants du Cégep d’améliorer leur compétence en français[1] ». De nombreuses activités et ressources étaient offertes aux étudiants : des cours de mise à niveau, le Centre d’aide en français (CAF), le Centre d’animation en français (CANIF), des ateliers ad hoc préparatoires à l’épreuve uniforme de français, un cours complémentaire en français écrit… Toutefois, quels professeurs connaissaient véritablement ces moyens afin d’encourager leurs étudiants à les utiliser ? Très peu d’entre nous, dois-je l’avouer.

Le français : une préoccupation de nombreux départements

Nous sommes à la session d’hiver 1997. Des rencontres avec deux professeurs du Département de français nous permettent de découvrir l’existence d’une grille de correction constituée de 34 codes alphanumériques[2], beaucoup trop nombreux pour nos besoins. Mais ces échanges nous assurent surtout d’une collaboration qui se poursuit encore aujourd’hui.

Dès l’automne suivant, dans le but de simplifier cette grille et de bien connaître les services déjà offerts aux étudiants dans ce domaine, nous soumettons un projet pédagogique à la Direction des études. Cette dernière nous met en communication avec des professeurs d’autres départements qui poursuivent des objectifs semblables aux nôtres.

Réalisations du PAFÉ

En janvier 1998, un projet d’action — et non de recherche, il est bon de le mentionner –, le Projet d’amélioration du français écrit (PAFÉ), voit le jour. Trois professeurs en provenance d’autant de départements[3] adaptent une grille de correction (simplifiée) du français écrit (voir page suivante), produisent un cahier sur les ressources et les services offerts par le Collège en matière de français écrit[4], tiennent des rencontres dans 10 départements et créent un réseau de 20 professeurs porteurs du dossier de la langue dans leur département.

Le Collège reconduit le Projet en 1998-1999. Deux autres professeures[5] prennent la relève de membres de l’équipe initiale. En plus de poursuivre les activités de concertation et d’information, les responsables du PAFÉ établissent par sondage auprès des enseignants leurs besoins de perfectionnement en français.

Résultats du sondage

En novembre 1998, 162 professeurs — pour un taux de réponse de 35 p. 100 — remplissent un questionnaire portant sur leurs besoins de perfectionnement en français. Soixante-dix pour cent des répondants souhaitent se perfectionner. Ce perfectionnement est lié, pour un tiers des répondants, à un désir d’amélioration personnelle, pour un autre tiers, à un désir d’aider plus encore les étudiants et, pour un dernier tiers, aux deux objectifs précédents.

La majorité des répondants souhaite une révision rapide des principales règles de grammaire, un apprentissage des notions grammaticales de base qu’apprennent nos étudiants et une initiation au correcticiel Antidote. Près de 40 professeurs expriment le désir d’une correction collective de textes d’étudiants, et une vingtaine souhaitent une révision approfondie de la grammaire.

Une majorité des répondants (75) aimerait suivre des ateliers à la carte ; 29 apprécieraient un ensemble d’ateliers proposant une démarche suivie. La formule qui intéresse le plus les professeurs est celle d’ateliers ponctuels visant chaque fois un aspect particulier de la langue écrite. Cette préférence est suivie de près par celle d’ateliers en groupe dans le cadre du programme Performa. D’autres formules semblent aussi plaire, telle celle de rencontres individuelles avec une personne-ressource.

Pendant la présente année scolaire

En 1999-2000, la responsabilité du PAFÉ est partagée : une conseillère pédagogique et une professeure l’assument[6]. Éclairées par le rapport remis en mai dernier, elles poursuivent quatre objectifs :

  • Maintenir et animer le réseau des professeurs pour l’amélioration du français écrit.
  • Répondre aux besoins d’information des départements pour viser l’amélioration du français écrit.
  • Offrir aux professeurs des activités de perfectionnement en français écrit.

    À ce propos, 14 professeurs du cégep du Vieux Montréal et 3 du collège de Maisonneuve suivent, durant la présente session, un cours qui porte autant sur la compétence linguistique que sur la compétence pédagogique. Revoir les principales règles de grammaire en français pour aider les élèves à améliorer leur expression écrite fait dorénavant partie de la grille des cours reconnus par Performa. Cette activité conduit à l’obtention de une unité.

    Par ailleurs, le PAFÉ annonce quatre ateliers casse-croûte, activités sans unités, offertes à l’ensemble du personnel du Collège :

    Apportez votre sandwich ; nous fournissons les virgules !
    Splendeurs et misères du groupe du nom
    Si le mot est le verbe, le verbe… c’est au Caf qu’on le revoit !
    L’orthographe lexicale : petites stratégies pour une grande lacune

  • Informer les professeurs porteurs du dossier de la langue des outils qui sont mis à la disposition des étudiants pour développer leur potentiel d’autocorrection et pour encourager l’autoapprentissage.

Perspectives : des professeurs aux étudiants

Au début, le Projet d’amélioration du français écrit entendait, d’une part, faire connaître aux étudiants les services offerts dans le Cégep pour améliorer leur français écrit et les inciter à y recourir et, d’autre part, associer de nombreux collaborateurs à la production et à la diffusion d’activités visant l’amélioration du français écrit des étudiants. À ce jour, le PAFÉ a investi l’essentiel de ses efforts dans l’atteinte du second de ces buts généraux. C’est dire que ce sont des professeurs qui ont surtout profité du travail de sensibilisation et de perfectionnement du PAFÉ.

Dans nos consultations, nous nous sommes aperçus que plusieurs professeurs se demandaient comment ils pourraient aider concrètement leurs étudiants à mieux écrire le français. Certains d’entre eux nous ont aussi indiqué leur intérêt à réviser leurs connaissances, notamment grammaticales. Une fois que cette étape, en cours de réalisation, aura été franchie par ces enseignants, les effets du PAFÉ devraient se refléter sur la qualité du français écrit des élèves inscrits dans les différents programmes d’études.

En somme, le Projet d’amélioration du français écrit, né d’interrogations identiques et simultanées dans quelques départements du cégep du Vieux Montréal, étend petit à petit son rayonnement grâce à un réseau de professeurs porteurs du dossier de la langue et à l’appui d’une direction qui privilégie, en cette matière, une approche volontaire. À cet égard, mentionnons que la Direction des études vient d’annoncer la consolidation du Projet d’amélioration du français écrit. Bien sûr, les professeurs du Département de français enseignent toujours la littérature, mais, heureusement, un nombre croissant de leurs collègues revendiquent aussi la responsabilité de l’amélioration de la langue écrite des étudiants.

  1. Cégep du Vieux Montréal, Politique de valorisation du français écrit, Montréal, cégep du Vieux Montréal, 1994, 9 p. Retour
  2. Claire Brouillet et Damien Gagnon, Le Mentor : un guide d’autocorrection de la langue écrite, Laval, Groupe Beauchemin, éditeur ltée, 1994, 208 p. Retour
  • Les trois professeurs du PAFÉ à la session d’hiver 1998 sont Denis Berthiaume, du Département de techniques de design industriel, Charles Guilbert, du Centre d’aide en français et du Département de français, et Jorge Pinho, du Département de techniques d’intervention en loisir. Retour
  • Jorge Pinho, Denis Berthiaume et Charles Guilbert, Projet d’amélioration du français écrit, Montréal, cégep du Vieux Montréal, 1998, 12 p. www.cvm.qc.ca/Carrefour/Collectifs/PAFE Retour
  • Ces deux professeures sont Lynn Lapostolle et Michèle Pontbriand, du Centre d’aide en français et du Département de français, qui remplacent Denis Berthiaume et Charles Guilbert. Retour
  • Il s’agit de Marie-Claude Bertrand, entre autres répondante locale de Performa, et de Lynn Lapostolle. Retour

 

Télécharger l'article au format PDF

UN TEXTE DE