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Emplois fautifs

Emplois fautifs

Capsule linguistique

 

Il est des mots français qui ont une allure sympathique et qui vont tellement de soi qu’on les adopte instantanément. Pensons, par exemple, aux verbes attribuer et assigner. Que voilà des mots qui sonnent bien et qui en disent long sur les connaissances lexicales de la personne qui les emploie ! Pourquoi, en effet, employer donner – si courant et combien banal – alors qu’on dispose du bel attribuer ? Et que dire du savant assigner, doux, complet, qui semble avoir tout exprimé ?

Eh bien ! il faut parfois s’en méfier… Des expressions très courantes comme *attribuer un prix ou un diplôme, *assigner quelqu’un à une tâche sont des impropriétés qu’on doit corriger.

Attribuer

Ce mot s’emploie pour signifier qu’on alloue une répartition dans un partage, qu’on donne une part d’un entier.

Ex. : On lui a attribué un budget de 3000 $ pour organiser le festival.

Il s’emploie aussi pour signifier « accorder un avantage ».

Ex. : Le ministère a attribué à ce poète une bourse de 2000 $.

En s’appuyant sur les véritables sens du verbe attribuer, on comprendra que si l’on attribue une bourse, on décerne un prix et on délivre un diplôme.

Assigner

Parmi toutes les acceptions du verbe assigner, une seule admet une personne comme complément direct, au sens de « sommer quelqu’un de comparaître en justice ». Dans tous les autres cas, le complément direct désigne une chose : assigner (donner) un emploi à quelqu’un ; assigner (attribuer) une part dans un legs ; assigner (fixer, déterminer) un terme à une durée.

Voilà pourquoi on assigne une tâche à quelqu’un plutôt que d’*assigner quelqu’un à une tâche.

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