Présentation du code de correction utilisé au Sifé
Au Sifé (Service individualisé de français écrit) du collège de Maisonneuve, nous utilisons depuis plusieurs années un code de correction que nous avons régulièrement modifié et amélioré. Dans Le Prêt-à-écrire de Louise Desjardins et Michèle Frémont (édité en 1992 par le CCDMD), vous en trouverez les versions « langue maternelle » et « langue seconde » qui ont pendant longtemps fait autorité chez nous. Cependant, nous avons entrepris l’année dernière une révision de ces codes afin de simplifier notre travail (par exemple, en fondant les deux codes en un) et d’en augmenter l’efficacité. Une consultation a été effectuée auprès des professeures et professeurs intéressés (qui donnent, entre autres, le cours d’appoint en français écrit). En plus de nous fonder sur notre pratique d’enseignement, nous avons étudié d’autres codes de correction. Signalons, entre autres, celui du Français pour l’essentiel (A. Brousseau, N. Garet, L. Jean et J. Leclerc, Mondia, 1991, p. 13) et celui du Mentor (C. Brouillet et D. Gagnon, Beauchemin, 1994, p. 7) : en les comparant, vous pourrez identifier les particularités de notre code de correction. Nous avons adopté une codification alphanumérique (plutôt que simplement numérique), nous avons doublé la quantité d’aspects codés (en gardant comme contrainte que l’ensemble du code tienne à l’intérieur de deux pages 8,5 x 11 pouces, soit sur un même feuillet), et nous avons inclus des énumérations (d’articles, de prépositions, de marqueurs de relation, etc.) et des procédures (par exemple, au point PP.3 : « Pour trouver le complément d’objet direct… »).
La particularité principale de notre code de correction est l’attitude qu’il sous-tend. Cette approche est directement issue de la conception même du Prêt-à-écrire. Il ne s’agit pas d’identifier des fautes, mais de fournir des informations en vue de l’amélioration d’un texte. C’est pourquoi aux codes correspondent soit des énoncés de règles grammaticales, soit des consignes formulées à l’infinitif présent. Ainsi, l’utilisation de ce code permet, à l’intérieur d’une démarche de rencontres individuelles, d’effectuer une première correction du texte de l’élève, qui, à l’aide des codes inscrits, de ses notes personnelles et des outils de rédaction, doit produire une version corrigée de son texte. L’ensemble du code agissant comme un aide-mémoire grammatical, son utilisation régulière constitue un premier pas vers un recours nécessaire aux outils conventionnels. Cette version du code de correction fait aussi l’objet, au collège de Maisonneuve, d’une première utilisation dans le cours de français d’appoint.
Code de correction
± = à changer
+ = à ajouter
– = à enlever
* = à déplacer
A. Analyse
A.1 Vérifier la nature de ce mot : nom, adjectif, verbe, déterminant, etc.
A.2 Vérifier la fonction de ce mot : sujet, verbe, complément, etc.
H. Homophones
H Distinguer les homophones (ou homonymes) a, à / ma, m’a / on, ont / ou, où / se, ce / etc.
N. Nom, pronom et groupe du nom
N.1 Vérifier l’emploi de l’article. Distinguer les articles définis (le, la, l’, les), les articles indéfinis (un, une, des) et les articles partitifs (du, de la, de l’, de, des).
N.2 Genre: accorder au masculin ou au féminin le déterminant et l’adjectif avec le nom.
N.3 Nombre : accorder au singulier ou au pluriel le déterminant et l’adjectif avec le nom.
N.4 Vérifier si le pronom remplace un nom déjà écrit. Sinon, employer le nom qui convient.
N.5 Employer le pronom qui convient.
N.6 Utiliser le déterminant qui convient (possessif, démonstratif, numéral, indéfini) et l’accorder adéquatement.
N.7 Vérifier l’accord du déterminant ou du pronom (leur, même, quelque, tel, tout, etc.).
N.8 Complément du nom : le nom ou le pronom qui suit la préposition de ou d’ s’écrit au singulier ou au pluriel selon le sens.
V. Accord et forme du verbe
V.1 Accorder le verbe avec son sujet. Pour trouver le sujet, poser la question qui? ou qui est-ce qui? ou qu’est-ce qui? devant le verbe.
V.2 Mettre le verbe à la 3e personne du singulier si le sujet est on, tout, ce, cela ou le pronom il impersonnel.
V.3 Vérifier la conjugaison de ce verbe : groupe (1er [-er ], 2e [-ir, -issant] ou 3e [-ir, -oir, -re ]), mode, temps, personne, nombre.
V.4 Vérifier l’emploi des auxiliaires avoir ou être.
V.5 L’infinitif présent et le participe présent sont invariables.
V.6 Distinguer les terminaisons en -er / -é / -ai / -ez. Remplacer par vendre / vendu / vendis / vendez.
V.7 Éviter d’utiliser le conditionnel après un si de condition. Écrire : Si je le savais, j’irais.
V.8 Employer le verbe au mode et au temps qui conviennent
PP. Accord du participe passé
PP.1 Participe passé employé sans auxiliaire : accorder comme un adjectif qualificatif.
PP.2 Participe passé précédé de l’auxiliaire être : accorder avec le sujet.
PP.3 Participe passé précédé de l’auxiliaire avoir : accorder avec le c.o.d., s’il est placé avant le verbe. Pour trouver le complément d’objet direct, poser la question qui? ou quoi? après le verbe, en incluant le sujet dans la question.
PP.4 Vérifier la règle d’accord des participes passés des verbes pronominaux.
PP.5 Pour connaître la terminaison du participe passé, le mettre au féminin : pris-e, fait-e.
PP.6 Vérifier ce cas particulier d’accord du participe passé.
S. Syntaxe (construction de phrase)
S.1 Mettre un verbe conjugué dans chaque proposition.
S.2 Utiliser les deux parties de la négation (ne… pas, ne… plus, personne… ne, rien… ne, ne… jamais, etc.) ou de la restriction (ne… que).
S.3 Uniformiser la construction. Écrire : Je souhaite que tu viennes, que nous travaillions et que l’objectif soit atteint.
S.4 Distinguer l’interrogation directe (est-ce que?) et l’interrogation indirecte (ce que).
S.5 S’assurer que le sujet sous-entendu du participe (présent ou passé) correspond au sujet du verbe principal.
C. Charnières
C.1 Employer la préposition qui convient (à, de, pour, sans, etc.).
C.2 Employer la conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car, etc.) ou la conjonction de subordination (que, lorsque, puisque, quand, afin que, parce que, etc.) adéquate.
C.3 Employer le pronom relatif adéquat pour relier la proposition subordonnée à la principale (qui, que, quoi, dont, où, lequel, duquel, de laquelle, auquel, auxquelles, etc.). Distinguer qui (sujet), que (c.o.d.) et dont (c.o.i.).
C.4 Employer le marqueur de relation qui convient (de plus, d’ailleurs, par contre, en effet, d’autre part, enfin, ainsi, pourtant, cependant, en somme, quant à, finalement, etc.).
P. Ponctuation
P.1 Mettre une virgule pour isoler un complément circonstanciel ou un marqueur de relation placé en tête de phrase.
P.2 Placer une virgule devant une proposition commençant par mais / car / c’est / c’est-à-dire / c’est que, et devant etc.
P.3 Mettre une virgule ou des virgules pour isoler ou encadrer cet élément ou ces éléments.
P.4 Éviter de placer un point entre des propositions qui dépendent l’une de l’autre.
P.5 Éviter de placer un point-virgule là où on ne pourrait pas mettre un point.
P.6 Mettre un deux-points après une proposition pour expliquer ce qui précède ou pour annoncer une citation.
P.7 Mettre ces éléments entre parenthèses.
P.8 Vérifier l’utilisation des guillemets.
P.9 Placer un point d’exclamation ou d’interrogation à la fin d’une proposition exclamative ou interrogative.
O. Orthographe
O.1 Vérifier l’orthographe de ce mot dans le dictionnaire.
O.2 Ce mot est invariable. Les adverbes, les conjonctions et les prépositions sont invariables.
O.3 Vérifier l’emploi de l’accent, du trait d’union, de l’apostrophe, de la cédille, du tréma.
O.4 Vérifier l’emploi de la majuscule.
O.5 Vérifier les règles d’écriture des nombres, des abréviations, des sigles, des acronymes et des symboles.
O.6 Effectuer une division adéquate du mot en fin de ligne.
L. Lexique (vocabulaire) et sémantique (sens)
L.1 Employer le mot ou l’expression juste. Vérifier le sens dans le dictionnaire, en tenant compte du contexte.
L.2 Compléter le sens. Préciser l’idée. Changer la formulation.
L.3 Éviter les anglicismes.
L.4 Employer un niveau de langue approprié.
L.5 Éviter les répétitions de mots et les pléonasmes (répétitions de sens).
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