Terminologie de l’«endroit» et de l’«envers»
Le français dispose de plusieurs mots pour parler de l’« endroit » et de l’« envers », mais ces mots ne sont pas interchangeables. En voici les différences.
L’endroit et l’envers
En parlant de tout objet à deux faces, l’endroit est « destiné à être vu » et connote une supériorité par rapport à son contraire, l’envers, qui est « destiné à ne pas être vu ».
Ex. : L’endroit ou l’envers d’un tableau, d’une étoffe, d’un tapis, d’une médaille…
Ces deux termes peuvent contenir des connotations affectives.
Ex. : Il faudrait tout remettre à l’endroit.
Attendez de voir l’envers de la médaille !
C’est l’envers du décor qui m’inquiète.
Le roi Dagobert avait mis sa culotte à l’envers ! Quelle risée !
Le recto et le verso
Ces deux mots fort connus ne s’emploient que pour le papier. Le recto est la première page d’un feuillet dont l’envers est le verso.
Ex. : Par mesure d’économie, il faudra imprimer chaque feuille au recto et au verso.
Le dos
Ce mot est synonyme de verso ; il désigne l’envers d’un feuillet, considéré comme une partie moins importante que le recto.
Ex. : Apposer sa signature au dos d’un chèque.
L’endos
L‘endos, ce n’est pas, comme on le pourrait le croire, le verso ; c’est « une mention portée au dos d’un titre à ordre ».
Ex. : Comme endos, vous pouvez ne mettre que votre signature.
*À l’endos de
Difficile à croire, cette expression n’existe tout simplement pas. Ah ! que de désillusions !
Portable et portatif (deuxième épisode)
Dans le numéro de septembre 1997 de Correspondance, nous faisions la distinction entre les adjectifs portable et portatif, prévenant le lecteur de ne pas confondre l’un et l’autre. Nous disions de portable : « qu’on peut porter, mais qui n’a pas été expressément conçu à cette fin » ; de portatif : « est conçu pour être facilement transporté avec soi ».
Surprise ! Le Grand Dictionnaire terminologique de l’Office de la langue française donne maintenant portable et portatif comme synonymes et les définit ainsi : « Que l’on peut facilement transporter avec soi ». Fait intéressant, une note est ajoutée, qui nous ramène directement à la distinction que nous établissions en septembre 1997. Nous la citons ici : « Il n’est plus possible, de nos jours, d’opposer l’adjectif « portatif » à celui de « portable » en établissant une distinction entre ce qui a été conçu pour être transporté facilement et ce qui ne l’a pas été expressément dès l’origine. L’emploi de ces deux adjectifs pour former des termes nouveaux comme « téléphone portatif », « téléphone portable », […], a contribué à faire cesser cette distinction. »
Il ressort de cela que :
- dans le domaine de l’informatique et des télécommunications, les mots peuvent évoluer aussi rapidement que les réalités qu’ils expriment ;
- en matière de langue, c’est l’usage qui constitue la règle suprême.
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