Les mots-valises
Une des façons de créer des mots consiste à fabriquer des mots composés. On réunit alors en un seul terme deux mots préexistants : porte-plume, timbre-poste, franc-parler, etc.
Le mot-valise, lui, résulte d’une opération quelque peu différente : on réunit le début d’un mot et la fin d’un autre mot, chaque élément emprunté n’ayant souvent pas de signification propre. C’est ainsi que didacticiel est formé à partir de didactique et de logiciel. Le procédé utilisé s’appelle télescopage.
Le mot-valise est populaire à cause de sa capacité de frapper l’imagination. Pas étonnant que les poètes, les humoristes et les publicitaires en soient si friands.
Voici quelques exemples propres à satisfaire notre curiosité. Certains mots sont connus, d’autres moins. On remarquera que le procédé est à la portée de toutes les imaginations.
Cochonceté (Queneau) | cochon + méchanceté |
Diminustrateur (Sol) | diminuer + administrateur |
Épouffroyable (Sol) | épouvantable + effroyable |
Explosition (Prévert) | explosion + exposition |
Hormosessuel (Queneau) | hormone + sexuel |
Brunch | breakfast + lunch |
Électrifficacité | électricité + efficacité |
Motel | motor car + hotel |
Rôtizzéria (à Saint-Césaire) | rôtisserie + pizzéria |
Sidbec | sidérurgie + Québec |
Smog | smoke + fog |
Vivifantastique | vivifiant + fantastique |
Yogourmandise | yogourt + gourmandise |
Voici, pour terminer, quelques mots-valises en contexte. Repérez-les et amusez-vous à trouver les éléments à partir desquels ils sont formés. (Réponse dans le prochain numéro.)
– Tout ce qui sort de sa bouche est pervers : il excelle dans la perversation.
– Il adore le chocolat : il devrait ouvrir une… chocolâtrie.
– Stéphanie se plaint de voir des oranges dans chacun de ses rêves ; peut-être est-elle victime d’orangination ?…
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