«Il a paru» ou «Il est paru»?
Certains verbes commandent tantôt l’auxiliaire être, tantôt l’auxiliaire avoir, selon le sens qu’ils dénotent ou selon le contexte linguistique dans lequel ils sont employés. C’est le cas du très courant verbe paraître. La présente capsule établit les distinctions nécessaires. Une lecture attentive rendra la chose facile ; une lecture distraite risque de susciter l’ennui devant ce qui peut paraître capricieux. Alors, mieux vaut opter pour le plaisir !
1) Sauf dans le sens de l’édition, le verbe paraître, lorsqu’il signifie être visible, se manifester, avoir l’air, etc., commande toujours l’auxiliaire avoir dans ses temps composés.
De larges plaques bleues avaient paru sur sa peau.
Le président n’a pas paru en public depuis fort longtemps.
Il a paru troublé à l’annonce de cette nouvelle.
2) Lorsqu’il tire son sens du domaine de l’édition, le verbe paraître commande l’auxiliaire être. Dans ce cas, le temps du verbe est le présent et non le passé.
Son roman est enfin paru (c’est-à-dire que cela se produit maintenant).
L’édition de ce soir (en parlant d’un journal) est-elle parue ?
Attention ! S’il s’agit d’un fait situé dans le passé, on revient à l’auxiliaire avoir.
Candide, de Voltaire, a paru en 1759.
3) Employé impersonnellement, le verbe paraître, lorsqu’il tire son sens du domaine de l’édition, accepte l’un ou l’autre des deux auxiliaires.
Il a paru / il est paru une deuxième édition de ce roman.
Note :
Un lecteur vigilant nous signale que le choix du verbe « s’attarde », dans le sous-titre de notre rubrique, est inapproprié. L’erreur a été vite reconnue ; nous remercions ce lecteur pour le service qu’il nous rend à toutes et à tous. Le sous-titre a donc été supprimé en attendant qu’on trouve une nouvelle formulation.
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