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Maitriser la nouvelle orthographe

Maitriser la nouvelle orthographe

Cet article vous invite à mettre en application la nouvelle orthographe. Dans le numéro précédent de Correspondance, nous vous avons présenté de façon générale les rectifications. Aujourd’hui, nous vous donnons des trucs pratiques, et vous vous amuserez à faire des exercices.
Chantal Contant chantal.contant@uqam.ca est linguiste, enseignante en grammaire du français écrit à l’UQAM (notamment pour les étudiants en éducation), auteure et conférencière. Elle est spécialiste des rectifications orthographiques au sein du Groupe québécois pour la modernisation de la norme du français (GQMNF)

Vous entendez parler de plus en plus des rectifications de l’orthographe. Vous posez-vous encore des questions à leur sujet ? L’Office québécois de la langue française (OQLF) a mis en ligne une liste des questions les plus fréquentes sur ce thème dans la Banque de dépannage linguistique de son site et y répond. L’OQLF précise que « nous sommes actuellement dans une période de transition pendant laquelle les deux graphies sont admises ». À la question « Les élèves et les étudiants sont-ils pénalisés s’ils utilisent les graphies rectifiées ? », l’Office répond : « Que les enseignants choisissent d’enseigner l’orthographe nouvelle ou traditionnelle, ils doivent accepter les deux graphies, et ce, pour une période indéterminée, puisque aucune des deux formes ne peut être considérée comme fautive présentement. Le ministère de l’Éducation du Québec tient donc compte des rectifications dans la correction des examens de fin d’année. » On trouve sur ce site une liste d’ouvrages de référence mis à jour, la position de l’OQLF y est clarifiée, etc. Consultez-le, la plupart des questions et réponses vous concernent.

Avez-vous visité en ligne le Musée de la nouvelle orthographe ? Il s’agit d’un jeu amusant, interactif, offert sur le site du CCDMD : www.ccdmd.qc.ca/fr. Cet exercice d’initiation et de sensibilisation a été mis en ligne au moment du congrès de l’Association québécoise des professeures et professeurs de français (AQPF) en octobre dernier. D’autres exercices en ligne ont été ajoutés sur le site.

Des trucs pratiques

Quand vous écrivez en nouvelle orthographe dans Word, certains mots ainsi orthographiés ne sont malheureusement pas reconnus. Le logiciel vous indique alors une erreur possible par un surlignement rouge. Rassurez-vous, Microsoft a annoncé que le dictionnaire de Word serait mis à jour en 2005 pour contrer ce problème ! Vous n’avez pas la dernière version de Word vous permettant de vous procurer gratuitement la mise à jour du dictionnaire ? Voici quelques solutions faciles qui s’offrent à vous.

Premièrement, si vous vous procurez un correcteur avancé (Antidote Prisme, par exemple, a mis à jour ses dictionnaires et son correcteur informatisé en 2003), vous aurez beaucoup de facilité à vous assurer que vos textes ne contiennent plus de graphies traditionnelles. En effet, de tels logiciels permettent plusieurs types de correction : une correction qui applique systématiquement la nouvelle orthographe, une correction qui retient uniquement l’ancienne orthographe, ou encore une correction qui accepte les deux orthographes. De plus, les « prismes » d’Antidote permettent de repérer en un coup d’œil toutes les graphies anciennes. Non seulement ces prismes vous donnent des statistiques (nombre de mots rectifiés dans votre texte, nombre de mots ayant gardé leur graphie traditionnelle dans votre texte), mais aussi Antidote surligne en jaune à votre demande tous les mots de la nouvelle orthographe ou, au contraire, tous les mots qui devraient être rectifiés dans votre document.

Deuxièmement, sachez que la plupart des programmes de traitement de texte disposent d’une option de « correction automatique » ou d’« autocorrection » : certains mots très souvent mal orthographiés sont automatiquement corrigés. Par exemple, si vous tapez le mot recomandé (avec un seul m), votre texteur en corrigera probablement l’orthographe pour recommandé sans vous en avertir, et ce, sitôt que vous aurez tapé sur la barre d’espacement. Cette option est souvent très utile, mais elle devient gênante dans la mesure où certaines graphies rectifiées (comme reconnaitre) sont « corrigées » malencontreusement par les versions anciennes de la plupart des programmes de traitement de texte. Il existe, heureusement, une solution simple et gratuite pour éviter un tel désagrément sans avoir à vous procurer une mise à jour. Elle ne prend que quelques minutes, et votre texteur ne convertira plus à votre insu des graphies nouvelles en graphies anciennes. Il suffit d’appliquer la solution une fois. Installez-vous devant votre écran dès maintenant et suivez-nous…

Procédure pour neutraliser les corrections automatiques indésirables

  1. Dans votre texteur (ex. : Word), allez dans le menu Outils, puis cliquez sur Options de correction automatique
  2. Dans l’onglet Correction automatique, supprimez les entrées touchées par les rectifications orthographiques, comme reconnaitre –> reconnaître.

    (© Microsoft Corporation)

  3. Vous pouvez aussi créer les paires inverses : reconnaître –> reconnaitre, afin que votre texteur vous corrige de vos vieilles habitudes si vous tapez inconsciemment une graphie ancienne. De même, si vous peinez à écrire un mot particulier en nouvelle orthographe, vous n’avez qu’à créer une correction automatique spécifique (par exemple, oignon –> ognon).
  4. Dans les entrées fautives du type acroître –> accroître, remplacez la graphie ancienne (à droite) par la graphie nouvelle (ici, accroitre).

Parcourir l’ensemble des mots de la liste en ordre alphabétique et en détruire les paires indésirables prend quelques minutes seulement. Surveillez particulièrement les graphies anciennes : ambiguë, apparaître, apparaît, asseoir, chariot, connaît, connaître, disparaît, disparaître, événement, imbécillité, paraître, reconnaît, reconnaître, réglementation. Ce sont celles qui sont retenues dans la plupart des listes de correction automatique.

Logo de conformité

Si vous souhaitez indiquer explicitement à vos lecteurs et lectrices que vous employez la nouvelle orthographe, voici trois moyens pratiques pour le faire.

Un logo de conformité est téléchargeable à partir du site www.orthographe-recommandee.info/pros. Plusieurs versions sont proposées : « Ce texte est conforme à la nouvelle orthographe », « Ce document est conforme à la nouvelle orthographe », etc. Téléchargez sur votre ordinateur l’image désirée, et apposez-la dans vos documents chaque fois que vous le jugez utile.

Vous pouvez aussi ajouter, par exemple dans vos messages de courrier électronique, une mention à la fin de votre texte signalant que vous appliquez les rectifications orthographiques dans vos écrits. Vous pouvez insérer cette indication de façon automatique dans tous vos courriels, grâce à la fonction d’insertion automatique de signature qu’offrent la plupart des logiciels (dans Outlook, choisissez Outils –> Options… –> Signatures).

 

Monsieur,

Pourriez-vous m’indiquer quand paraitra le prochain numéro de votre revue ?

Je vous remercie à l’avance.

G. Laliberté

_____________________________

Ce texte est conforme à la nouvelle orthographe.

Pour tout savoir :
www.orthographe-recommandee.info.

Exemple de courriel avec note

Vous pouvez également faire suivre le ou les mots touchés par la nouvelle orthographe d’un astérisque et reporter celui-ci au début de la note figurant en fin de message.

 

Madame,

J’aimerais connaitre* le prix de livraison de votre livre. Votre ouvrage m’intéresse, et je pensais me le procurer par commande postale, si les couts* de transport ne sont pas trop élevés.

Veuillez recevoir, Madame, mes sincères salutations.

Claude Gay

10, rue des Transports

Ville de La Lecture

*J’applique les rectifications orthographiques… Et vous ?

www.orthographe-recommandee.info, pour tout savoir.

Exemple de lettre avec un astérisque sur les graphies nouvelles

Exercices pratiques

Les rectifications de l’orthographe touchent des thèmes tels le trait d’union et la soudure, le singulier et le pluriel, les accents et le tréma, la simplification de consonnes doubles, les anomalies. Au total, deux-mille mots sont touchés. Vous trouverez dans le livre Connaitre et maitriser la nouvelle orthographe[1] des exercices complets et commentés (les trucs pratiques ci-dessus sont tirés de ce livre). Une version remaniée de ces exercices complets vient tout juste d’être mise en ligne sur le site du CCDMD, téléchargeable pour vos étudiants, dans le dossier Orthographe d’usage.

Voici maintenant quelques exercices (et leur corrigé) pour vous et vos élèves. Sortez vos crayons !

1. Trait d’union et numéraux

Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union.

Écrivez en lettres les nombres suivants : 167, 2005, 31/4, 30 1/4, 481, 200 maisons.

2. Préfixes et éléments savants

Les préfixes contr(e)-, entr(e)-, extra-, infra-, intra- et ultra- ne prennent plus le trait d’union. Le trait d’union est également remplacé par la soudure dans les composés d’éléments dits « savants » (non autonomes).

Écrivez les combinaisons demandées, en tenant compte des rectifications : contre + jour, entre + temps, extra + terrestre, aéro + club, audio + visuel, cardio + vasculaire, cumulo + nimbus, hydro + électrique, socio + économique.

3. Soudure des onomatopées et des mots empruntés

La soudure s’impose dans les onomatopées (mots imitatifs) et les mots d’origine étrangère.

Récrivez les mots suivants : bla-bla, coin-coin, tam-tam, hara-kiri, base-ball, cow-boy, statu quo, week-end.

4. Singulier et pluriel des noms composés

Dans les noms composés du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel toujours et seulement lorsque le mot est au pluriel. Ces noms composés suivent donc la règle du singulier et du pluriel des mots simples.

a) Parmi les mots suivants, dites lesquels sont touchés par les rectifications orthographiques : arc-en-ciel, centre-ville, chasse-neige, grand-père, hors-jeu, Jean-Pierre, rince-bouche, taille-crayon, trompe-l’œil.

b) Mettez les mots suivants au singulier et au pluriel (par exemple, un cure-dent, des cure-dents) : abat-jour, après-midi, casse-noisette, chauffe-eau, compte-goutte, garde-pêche.

5. Mots étrangers

Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français.

a) Mettez les mots suivants au pluriel en les francisant : barman, crescendo, lobby, ravioli, sandwich (anciennement des barmen, des crescendo, des lobbies, des ravioli, des sandwiches).

b) Récrivez en nouvelle orthographe les mots suivants, en francisant leur graphie (accentuation plus conforme) : beluga, diesel, pizzeria, placebo, referendum, revolver.

6. Accent circonflexe

L’accent circonflexe n’est plus nécessaire sur i et u. On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple et du subjonctif, ainsi que dans les cas particuliers suivants, qui seraient ambigus sans l’accent : dû, sûr, mûr, jeûne(s) et les conjugaisons de croitre qui se confondraient avec celles de croire (je croîs, il croît…). C’est tout !

Récrivez les mots suivants en tenant compte des rectifications orthographiques : août, âme, assidûment, connaît, croîtra, goût, impôt, piqûre, s’il vous plaît.

7. Futur et conditionnel

Les verbes comme céder prennent l’accent grave au futur et au conditionnel : tu cèderas, il règlerait. Conjuguez au futur, avec je, les verbes suivants : sécher, tolérer, compléter, célébrer.

8. Verbes en -eler et -eter

Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés. Conjuguez à l’indicatif présent (avec il) : amonceler, épousseter, projeter, ruisseler, harceler.

9. Familles et séries réaccordées

On harmonise quelques familles (ex. : persiffler prend deux f, comme siffler) et quelques séries sont plus cohérentes (ex. : levreau se termine comme chevreau et lionceau). Corrigez les mots suivants : bonhomie, boursoufler, imbécillité. Corrigez les incohérences suivantes : asseoir (mais je m’assois), il est dissous (mais elle est dissoute), eczéma (mais examen, exercice), oignon (mais rognon, trognon).

10. Anomalies rectifiées

Enfin, quelques graphies isolées ont été rectifiées. C’est le cas notamment de nénufar, qui fait beaucoup parler de lui. Certaines personnes semblent avoir un attachement inconsidéré pour un ph qui est… fautif ! Savez-vous qu’on a depuis toujours écrit nénufar avec un f ? Ce mot vient de l’arabe nînûfar. Ce n’est qu’en 1935 qu’une erreur a été enregistrée dans le Dictionnaire de l’Académie française : on avait cru à tort que ce mot était d’origine grecque. Cette erreur humaine vient d’être réparée. C’est le seul mot en français dont le ph a été rectifié en f récemment. Le seul ! Donc, l’orthographe de mots comme philosophie, pharmacien, photo n’est pas modifiée. On écrit toujours ces mots avec ph. Rappelez-vous que toutes les rectifications orthographiques sont justifiées puisque les experts, en toute connaissance du dossier, en ont pesé largement le pour et le contre.

Dites comment on doit maintenant écrire éléphant.

RÉPONSES

  1. cent-soixante-sept ; deux-mille-cinq ; trente-et-un quarts ; trente et un quart ; quatre- cent-quatre-vingt-un ; deux-cents maisons. L’emploi du trait d’union est systématique.Voyez comme la nouvelle orthographe permet de distinguer à l’écrit 31/4 et 30 1/4, par exemple.

    La règle étrange d’accord (ou de non-accord) de vingt et de cent n’a malheureusement pas été rectifiée, mais remarquez qu’il n’y a jamais de s dans le contexte où vingt et cent sont suivis d’un trait d’union, puisque la présence du trait d’union prouve qu’ils ne terminent pas le nombre !

  2. contrejour, entretemps, extraterrestre, aéroclub, audiovisuel, cardiovasculaire, cumulonimbus, hydroélectrique, socioéconomique. Plusieurs de ces graphies vous sont déjà probablement familières. En effet, on écrit depuis un certain temps extraterrestre, audiovisuel ou hydroélectrique en un seul mot. Les rectifications s’appuient sur une évolution déjà amorcée, sur des tendances qui se généralisent. Sachez qu’au moins le tiers des graphies dites « nouvelles » existaient déjà dans un ou plusieurs dictionnaires d’usage courant il y a une décennie. Tout n’est donc pas nouveau pour vous, mais vous constatez que la cohérence est renforcée avec les rectifications maintenant en vigueur.
  3. blabla, coincoin, tamtam, harakiri, baseball, cowboy, statuquo, weekend. La soudure consacre la lexicalisation des onomatopées et la francisation des mots d’emprunt (qui proviennent de l’anglais, du latin, de l’italien, du japonais, etc.). Vous reconnaissez probablement la graphie baseball, que l’on écrit en un mot depuis fort longtemps déjà.
  4. a) Les mots touchés sont chasse-neige (verbe + nom), hors-jeu (préposition + nom), rince-bouche (verbe + nom), taille-crayon (verbe + nom). Les mots suivants ne sont pas touchés, parce qu’ils ne respectent pas les critères de la règle ; pour écrire leur pluriel sans faute, il faut consulter un dictionnaire : arc-en-ciel (nom + préposition + nom), centre-ville (nom + nom), grand-père (adjectif + nom), Jean-Pierre (les noms propres ne sont jamais touchés par les rectifications), trompe-l’œil (verbe + déterminant + nom).b) Formes au singulier et au pluriel : un abat-jour, des abat-jours ; un(e) après-midi, des après-midis ; un casse-noisette, des casse-noisettes ; un chauffe-eau, des chauffe-eaux ; un compte-goutte, des compte-gouttes ; un(e) garde-pêche, des garde-pêches.
  5. a) Mots étrangers au pluriel : des barmans, des crescendos, des lobbys, des raviolis, des sandwichs. On applique la règle régulière et simple de l’ajout d’un s au pluriel. Il n’est pas nécessaire pour un francophone d’apprendre les règles du pluriel des autres langues pour savoir comment mettre un nom au pluriel dans son texte en français !b) Mots étrangers accentués : béluga, diésel, pizzéria, placébo, référendum, révolver. Les graphies béluga et référendum avec accent vous sont probablement déjà familières. Les autres mots étrangers suivent la même règle d’accentuation française, tout simplement.
  6. aout, âme, assidument, connait, croitra, gout, impôt, piqure, s’il vous plait. Attention : âme et impôt conservent leur accent, puisqu’il n’ont pas un accent sur i ni u (mais sur a et o, qui ne sont pas touchés par la règle). Notez que la conjugaison croitra ne se confond pas avec croira, il est donc inutile de conserver l’accent sur le verbe croitre au futur.
  7. je sècherai, je tolèrerai, je complèterai, je célèbrerai.
  8. il amoncèle, il époussète, il projette (attention : composé de jeter), il ruissèle, il harcèle.
  9. bonhommie (comme homme), boursouffler (comme souffler), imbécilité (comme imbécile), assoir, il est dissout, exéma, ognon. Surprenant ? Ce n’est qu’une question d’habitude. Ces changements sont dictés par la cohérence et rendront service aux futures générations.
  10. On écrit encore et toujours : éléphant. Ce mot n’a pas été modifié.

Conclusion

Quelques autres phénomènes n’ont pas été mentionnés ici : l’invariabilité du participe passé laissé suivi de l’infinitif, l’harmonisation de mots en -ole et de verbes en -oter, quelques autres cas de soudure, l’accentuation plus régulière (comme dans évènement, crèmerie, règlementation), l’accent grave des noms en -ement dérivés de verbes en -eler et -eter (ruissèlement), le déplacement du tréma dans aigüe, ambigüité, par exemple. Nous aurions aussi aimé donner mille-et-une justifications au sujet de tel ou tel cas, mais l’espace nous manque ici.

Vous avez encore des interrogations ? Documentez-vous en jetant un coup d’oeil aux nouveaux exercices en ligne du CCDMD. Et pourquoi ne pas commencer dès maintenant (si ce n’est déjà fait) à utiliser les nouvelles graphies que vous connaissez ? L’usage, même partiel, de la nouvelle orthographe (par vous ou vos étudiants) n’est pas fautif, puisque les deux graphies, rappelons-le, sont acceptées.

* * *

  1. Connaitre et maitriser la nouvelle orthographe. Guide pratique et exercices, en librairie en janvier 2005 livres@dechamplain.ca ISBN 2-9808720-0-8. Retour

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