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La 28e édition de l’Intercaf, un évènement chaleureux

La 28e édition de l’Intercaf, un évènement chaleureux

Coresponsables du centre d’aide en français dans leur collège, Marie-Claude Gélinas et Véronique Boisvert ont organisé, en collaboration avec Isabelle Dufour (CCDMD), l’édition 2014 de la traditionnelle rencontre intercollégiale des responsables des centres d’aide en français. Nos hôtes de Shawinigan ont aimablement accepté de rendre compte de cet évènement qui a rassemblé en mai 80 participants venus de 35 établissements collégiaux et universitaires du Québec.

C’est le désir de partager qui a été le moteur premier de notre aventure lorsque, en tant que coresponsables du centre d’aide en français (CAF) du collège Shawinigan, nous avons soumis au CCDMD l’idée de recevoir l’Intercaf 2014. L’échange de connaissances et d’expériences, en lien avec le thème « Regards sur les compétences », a été le fil conducteur des exposés et des animations de la journée.

D’abord, Louise Comtois et Isabelle Dufour, toutes deux chargées de projets au CCDMD, ont présenté une ressource pédagogique qui sera disponible au cours de l’année sur le site de l’Amélioration du français : Tutorat, se former à la relation d’aide par les pairs[1]. Comme son titre l’indique, cet outil permettra aux élèves désireux de devenir formateurs de développer des savoir-être et des savoir-faire essentiels en communication pour intervenir dans les centres d’aide. Les responsables de CAF ont bien accueilli la ressource, et en particulier les capsules vidéo, composante première de Tutorat.

Par la suite, les participants se sont présentés à l’atelier de leur choix parmi les quatre proposés :

  • Marie-Claude Lévesque, enseignante de français et de littérature au cégep de Sorel-Tracy, et Isabelle Cabot, enseignante de psychologie au cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, ont décrit leur approche exploitant la motivation comme moteur de développement des compétences en français, principalement au moyen de l’intégration des TIC[2]. Elles ont notamment présenté une méthode d’autocorrection, à enseigner aux aidés, qui exploite des ressources méconnues du logiciel Word pour la correction de la langue, telles que la synthèse vocale et la fonction Rechercher. Pour les aidants ou les responsables de CAF qui souhaitent communiquer à distance avec leurs aidés, les deux enseignantes ont proposé une technique de correction audiovidéo des travaux écrits.
  • Émilie Lapointe, étudiante à la maitrise en orthopédagogie à l’Université du Québec à Trois-Rivières, et Sarah Lavoie, étudiante à l’Université Laval, ont proposé aux participants d’expérimenter un processus de réécriture-révision. Cette démarche tutorale[3], qu’elles avaient au préalable expliquée lors de l’Intercaf 2013, amène les élèves à développer leurs compétences scripturales en se mettant dans la peau d’un lecteur fictif externe.
  • Il semble inévitable de bien définir les attitudes professionnelles visées en relation d’aide et d’en déterminer les principaux indicateurs. À cet égard, Sylvie Lussier, conseillère pédagogique au collège de Maisonneuve, a proposé des moyens de développer les attitudes souhaitables[4]. Elle s’est aussi penchée sur des solutions facilitant, pour les responsables de centres d’aide, l’évaluation souvent problématique de ces habiletés.
  • Pour notre part, nous avons fait « vivre » aux participants notre méthode de formation des aidants, dont un des fondements est le sentiment d’efficacité personnel (SEP)[5]. Selon nous, être concerné émotivement, et ce, dès les premiers instants de la formation, permet d’intégrer et de transférer plus facilement les apprentissages. Ainsi, on peut aller jusqu’à provoquer des malaises et des situations déstabilisantes pour atteindre certains objectifs, tel celui de sensibiliser l’aidant aux difficultés globales éprouvées par l’aidé (peur d’être jugé, faible confiance en soi, etc.).

En après-midi, la formule des tables rondes a favorisé l’échange d’idées. Les participants étaient invités à réfléchir à la question du diagnostic et de l’évaluation des compétences en français écrit des élèves aidés. Ce qui est ressorti de façon globale des discussions, rapportées en séance plénière par la personne représentant chacune des tables rondes, c’est qu’un diagnostic peut être plus représentatif s’il comporte plusieurs facettes (test théorique, rédaction personnelle, dictée, « historique grammatical » de l’élève aidé, etc.), et plus utile si, à la fois, le tuteur et l’élève aidé participent activement à son élaboration.

Dans tous les événements entourant le colloque, le partage a été à l’honneur. La veille, le collège hôte a accueilli les participants lors d’un 5 à 7 chaleureux. Les invités ont bavardé tout en profitant d’une dégustation de bières de la renommée microbrasserie fièrement shawiniganaise Le trou du diable.

Plusieurs se souviendront aussi de la pause à la fin du repas animée par le Duo d’en bas, composé de François Bertrand (altiste) et Paul Dallaire (poète), deux enseignants d’arts et lettres du collège Shawinigan : une performance poésie-violon surprenante, tout à la fois vivifiante, réflexive et pour le moins colorée!

Nous retiendrons finalement la présence exceptionnelle de l’animateur et conférencier Christian Bouchard, dont les propos, oscillant entre le récit de ses expériences personnelles et un lot impressionnant de connaissances générales, ont diverti l’assemblée. Un temps, c’est l’enfance qui ouvre la voie à l’apprentissage par imitation; un autre, c’est plutôt la
« mot-ivation » d’un point de vue biologique ou neuropsychologique qui est expliquée. Ce qui revient le plus? L’idée qu’il faut trouver la porte d’entrée, le bon « mot » pour inciter les élèves à s’investir dans l’apprentissage de la langue[6].

Bref, dans ce cégep de petite taille rempli de délégués dynamiques, les échanges riches et diversifiés ont fait de cet Intercaf 2014 une pure réussite!

* * *
 

L’équipe organisatrice, de gauche à droite : Guy Corriveau (conseiller pédagogique au collège Shawinigan), Louise Comtois (chargée de projets au CCDMD), Isabelle Dufour (chargée de projets au CCDMD), Christian Bouchard (enseignant au collège Laflèche), Véronique Boisvert (enseignante au collège Shawinigan), Marie-Claude Gélinas (enseignante au collège Shawinigan), Dominique Fortier (chargée de projets au CCDMD).

Christian Bouchard, animateur de la rencontre Intercaf 2014.
  1. La captation de la présentation de la ressource est disponible à l’adresse suivante : conferences.ccdmd.qc.ca/videos/fiche/Tutorat-Se-former-a-la-relation-daide-par-les-pairs.html [Retour]
  2. Cette communication de Marie-Claude Lévesque et d’Isabelle Cabot reprenait en partie le contenu de leur recherche PAREA Intégration des TIC et motivation en français, dont le rapport est disponible sur le site du Centre de documentation collégiale. [Retour]
  3. François Lépine, formateur des présentatrices et coordonnateur du Centre de développement des compétences langagières de l’Université Laval, a exposé la démarche en question dans un article de Correspondance : « Qu’en pense Sophie? Démarche tutorale et développement des habiletés de révision » (avril 2013, vol.  18, nº 3). [Retour]
  4. La captation de la présentation de Sylvie Lussier est accessible à l’adresse suivante : conferences.ccdmd.qc.ca/ cineramas/fiche/InterCAF.html. On trouvera son essai L’accompagnement du personnel enseignant au regard de l’enseignement et l’évaluation des attitudes au collégial sur le site du Centre de documentation collégiale. [Retour]
  5. L’atelier se basait sur les enseignements d’Ulric Aylwin et d’Albert Bandura. [Retour]
  6. Pour écouter ou réécouter la conférence d’ouverture de l’animateur, L’abc ou l’art de jouer avec la bête, rendezvous
    à cette adresse : conferences.ccdmd.qc.ca/videos/fiche/Labc-ou-lart-de-jouer-avec-la-bete.html [Retour]


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