" />
2024 © Centre collégial de développement de matériel didactique
«La grammaire nouvelle – la comprendre et l’enseigner»: un ouvrage inspiré et inspirant

«La grammaire nouvelle – la comprendre et l’enseigner»: un ouvrage inspiré et inspirant

L

a grammaire peut-elle évoquer autre chose que la référence devenue presque caricaturale au fameux accord du participe passé, au nombre de fautes d’orthographe dans un texte, aux supposément nombreuses exceptions ? Assurément. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire ce livre rafraichissant qu’est La grammaire nouvelle – La comprendre et l’enseigner[1], et qui vient de paraitre chez Gaëtan Morin éditeur.

La première partie dresse d’abord un historique éclairant de la réflexion grammaticale depuis les origines (grécolatines) jusqu’à nos jours. Elle décrit ensuite l’évolution de la grammaire traditionnelle au Québec et s’attache à démontrer quelles en sont les limites. La grammaire nouvelle est présentée comme une solution intéressante grâce à sa mise en valeur de la syntaxe et de la morphologie – plutôt que de la sémantique – et par le recours à des notions clés comme la phrase de base, les manipulations et les groupes dans la phrase.

S’appuyant sur les dernières recherches en didactique et en psychologie cognitive, les auteures établissent, en deuxième partie, une étroite relation entre l’apprentissage et la nature même du processus d’apprentissage. Plus précisément, il ne suffit pas d’enseigner un contenu ; encore faut-il que l’enseignement prenne en considération la façon dont l’élève s’approprie les connaissances. C’est là une réflexion prometteuse – dont l’absence relative dans nos écoles peut étonner – et qui vient répondre à une question qu’un collègue posait naguère : « Moi, j’enseigne ; mais eux, apprennent-ils ? »

Enfin, la troisième partie propose une façon nouvelle d’enseigner la grammaire par des activités « pour des apprentissages nouveaux » et « pour assurer le suivi des apprentissages ». On appréciera sans nul doute la partie du chapitre 7 qui expose un exemple de transformation d’une leçon magistrale en activités d’apprentissage.

Même si l’ouvrage s’adresse d’abord aux enseignants et enseignantes du primaire, chacun y trouvera son compte, car plusieurs propositions et réflexions transcendent la question de l’ordre scolaire. Qu’on pense seulement à la large place (deuxième partie) faite à la nécessité d’un enseignement qui tienne compte du processus de construction du savoir : c’est là une question qui s’adresse à tous les ordres, du primaire à l’université.

Comme la grammaire nouvelle vise la régularité et, partant, la simplification, on ne sera pas surpris de constater que les auteures ont choisi d’écrire selon les recommandations de la nouvelle orthographe. Nous avons choisi d’en faire autant dans le présent article, question de rester en harmonie avec l’ouvrage et son sujet.

* * *

  1. Nadeau, Marie et Carole Fisher, La grammaire nouvelle – La comprendre et l’enseigner, Montréal, Gaëtan Morin éditeur, 2006, 248 p. Retour

Télécharger l'article au format PDF

UN TEXTE DE