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Les images de l’anglais

Les images de l’anglais

Capsule linguistique

Au début, j’ai pensé qu’il parlait à travers son chapeau. Je lui ai dit, peut-être un peu brutalement, que cette chose-là ne pourrait jamais faire tout ce qu’il disait. Puis, quand il m’a dit le prix, je lui ai lancé que l’argent ne poussait pas dans les arbres. Il m’a répondu, blessé, que je n’avais pas à ajouter l’insulte à l’injure. À quoi je lui ai répliqué de ne pas le prendre personnel. Bon ! On a continué à discuter et, têtue comme je suis, j’ai vu cela comme une lutte à finir entre nous. On a négocié durant une heure. Fatigués, nous avons convenu de mettre tout cela sur la glace et de sortir prendre une marche. Il faisait si beau ! Quelques blocs plus loin, il me cédait finalement son truc pour une chanson…

At the beginning, I thought that he was talking through his hat. I told him, maybe a bit bluntly, that this thing would never be able to do everything he said it would. Then, when he told me the price, I said that money doesn’t grow on trees. Upset, he answered that I didn’t have to add insult to injury. To which I replied that he didn’t have to take it personal. Well ! We continued our discussion, stubborn as I am, I was looking at it as a fight to finish between us. We spent an hour negotiating. Tired out, we agreed to put it on ice for a while and go out to take a walk. It was such a beautiful day ! Finally, a few blocks away, I had bought his contraption for a song…

Au début, j’ai pensé qu’il me racontait des histoires. Je lui ai dit, peut-être un peu brutalement, que cette chose-là ne pourrait jamais faire tout ce qu’il disait. Puis, quand il m’a dit le prix, je lui ai lancé que l’argent ne tombait pas du ciel. Il m’a répondu, blessé, que là, j’allais trop loin. À quoi je lui ai répliqué que cela n’avait rien de personnel. Bon ! On a continué à discuter et, têtue comme je suis, j’ai décidé de ne pas lâcher prise. On a négocié durant une heure. Fatigués, nous avons convenu de mettre tout ça de côté et d’aller prendre l’air. Il faisait si beau ! Quelques rues plus loin, il me cédait finalement son truc pour trois fois rien…

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Cette petite démonstration n’a peut-être pas besoin de commentaires, mais s’il en faut, nous dirons que le calque est un type d’emprunt insidieux qui peut nous amener, pour dire les choses crûment, à parler anglais en français. Même si des emprunts se font dans toutes les langues, il demeure que chacune d’elles a ses propres procédés et ses propres images qui font partie du bagage culturel qu’elle véhicule. En transposant des images de l’anglais en français, ne risque-t-on pas d’appauvrir ce dernier en négligeant de recourir à tout son potentiel de créativité et d’expressivité ? Par ailleurs, il faut prendre garde de ne pas chercher à tout prix à remplacer une image de l’anglais par une autre en français. Il y a certes des expressions qui ont leur pendant dans l’autre langue, mais très souvent, il est plus juste et naturel de rendre le sens par une formulation simple qui n’est pas figée dans une expression toute faite.

Pour plus d’exemples, notamment d’anglicismes phraséologiques, consultez la section Anglicismes de la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française à l’adresse suivante : www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bdl.html.

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