" />
2024 © Centre collégial de développement de matériel didactique
«Élève» ou «étudiant» — «enseignant» ou «professeur»?

«Élève» ou «étudiant» — «enseignant» ou «professeur»?

Capsule linguistique

 

Les jeunes gens à qui nous enseignons sont-ils des élèves ou des étudiants ? Nous-mêmes, qui leur enseignons, sommes-nous des enseignants ou des professeurs ?

Il n’existe pas beaucoup de synonymes parfaits en français, et la terminologie pour désigner maître et élève en est une bonne illustration. Il existe des nuances sémantiques réelles entre élève, étudiant, écolier et entre professeur, enseignant et instituteur.

Élève
Élève peut être un terme générique ou un terme spécifique. Comme terme générique, il désigne toute personne qui étudie, sans égard à l’ordre dont il fait partie (primaire, secondaire, universitaire). Comme terme spécifique, il désigne celui ou celle qui fréquente l’école secondaire.

Écolière, écolier
Écolier est un terme spécifique réservé aux élèves qui fréquentent l’école primaire. Cependant, on emploiera élève pour désigner l’adulte qui fréquente la même école.

Étudiante, étudiant
Étudiant est un terme spécifique qui était, jusqu’à récemment, réservé uniquement à la personne qui étudie à l’université. Depuis 1993, l’Office de la langue française a statué que étudiant s’applique à tout élève qui fréquente une institution postsecondaire. C’est avec raison, par exemple, qu’on parle de l’Association des étudiants et étudiantes du collège de Valleyfield.

Cégépienne, cégépien
Cégépien désigne un étudiant qui fréquente un cégep, uniquement si on considère cet étudiant du point de vue de son appartenance. Considéré du point de vue de son programme d’études ou de l’enseignement qu’il reçoit, ce cégépien devient alors étudiant. On peut aussi remplacer cégépien par collégien.

Apprenante, apprenant
Malgré notre grande réticence devant cette création récente, signalons que le terme apprenant est inscrit dans le Dictionnaire actuel de l’éducation de Rénald Legendre. On ne le trouve ni dans le Larousse, ni dans Le Robert, ni dans le Multidictionnaire. Ce sont les services de formation continue des collèges et des universités qui en sont les plus friands et qui s’en font les farouches défenseurs. Il n’empêche qu’on doit en restreindre l’usage. Comparons :

L’autobus était rempli de joyeux étudiants qui chantaient.
L’autobus était rempli de joyeux apprenants qui chantaient ( !)

Enseignante, enseignant
Enseignant est un terme générique qui désigne toute personne dont la profession est d’enseigner, qu’elle pratique à l’intérieur des ordres d’enseignement primaire, secondaire ou supérieur. Ainsi, les instituteurs et les professeurs sont des enseignants, ils font partie du personnel enseignant.

Institutrice, instituteur
Instituteur[1] désigne la personne qui enseigne les matières générales dans une école primaire. Elle enseigne toutes les matières : français, mathématiques, géographie, etc. Par contre, la personne qui, au primaire, enseigne une seule discipline, pour laquelle elle est spécialisée, est appelée professeur ou professeure (professeur de musique, de dessin, de gymnastique).

Professeure, professeur
Professeur désigne toute personne spécialisée dans l’enseignement d’une discipline, d’un art, d’une technique. Par le fait même, le terme désigne toute personne qui enseigne dans un établissement secondaire, collégial ou universitaire. Il s’abrège en pr, pre, prs, pres (sans point) et, familièrement, en prof (sans point non plus).

Formatrice, formateur
Formateur relève du domaine de la formation continue. Il désigne toute personne dont le rôle est d’animer, de guider, de conseiller et d’évaluer l’adulte dans son processus de formation.

Éducatrice, éducateur
Éducateur est plus général que les termes précédents. Il désigne une personne qui contribue à l’éducation d’autres personnes.

Éducatrice spécialisée, éducateur spécialisé
Éducateur spécialisé désigne une personne qui travaille auprès des enfants ou des adolescents en difficulté dans un établissement d’enseignement ou de rééducation.

* * *

  1. Très répandu en France, le terme instituteur est peu employé au Québec, pour ne pas dire jamais. On lui attribue — à tort — une connotation péjorative, qui se traduirait comme une diminution du prestige attaché à la profession. Retour

Télécharger l'article au format PDF

UN TEXTE DE