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Une démarche pour aider les tuteurs à aider!

Une démarche pour aider les tuteurs à aider!

La formation des tuteurs, d’un centre d’aide en français à un autre, varie beaucoup ; certains cégeps possèdent toute une structure pour les encadrer (un cours de formation avec unités, des stages, un système de mentorat, etc.), alors que d’autres se débrouillent – merveilleusement, d’ailleurs, compte tenu de leurs moyens ! – comme ils le peuvent. C’était déjà, à l’automne 2005, le sujet de notre réflexion lors de l’intercaf tenu à Limoilou.

Constatant les inégalités entre les différentes formations offertes aux tuteurs des CAF du réseau et remarquant également que plusieurs de ces centres manquaient de ressources pour pouvoir soutenir leurs tuteurs, nous avons eu l’idée de concevoir une démarche autonome pour aider les tuteurs à mieux aider leurs élèves. Cet outil est maintenant disponible sur le site du CCDMD (dossier Document théorique, onglet Matériel pour tutorat).

La relation d’aide en français ne va pas de soi : « Par quoi commencer ? Quels exercices proposer ? Que faire et que dire à l’élève en difficulté alors que je le rencontre pour la première fois ? » Voilà quelques questions plus que légitimes ! Il s’agit là d’un travail exigeant puisque les tuteurs, eux-mêmes élèves, s’engagent à faire progresser des étudiants éprouvant des difficultés – et ce, même après plusieurs années d’étude de la langue – en seulement quelques rencontres hebdomadaires. Dans de telles conditions et pour les rendre réellement efficaces, nous proposons donc cette démarche, c’est-à-dire une structure, un cadre d’intervention qui puisse les guider, les accompagner et les soutenir tout au long de la session. Par exemple, les explications grammaticales sont… expliquées, clairement et simplement, car même si les tuteurs sont « bons en français », ils ne sont pas nécessairement des spécialistes de la langue ! Ces explications sont également présentées selon une séquence bien précise, ce qui aide les tuteurs qui ne sauraient pas par quoi commencer.

La démarche a également l’avantage d’être suffisamment souple et flexible pour que les tuteurs puissent se l’approprier et l’adapter aux besoins et au rythme de leurs élèves. Elle vise un meilleur contrôle sur les productions écrites de l’étudiant aidé, qui est constamment amené à rédiger et à réexaminer ses textes (autocorrection). Cette façon de procéder permet ainsi d’évaluer véritablement les progrès et de développer, de rédaction en rédaction, un nouveau regard sur les textes, puisque tant les tuteurs que les élèves aidés peuvent voir le nombre de fautes diminuer peu à peu.

Pour que les tuteurs soient en mesure d’effectuer ce travail avec leurs élèves, nous avons conçu une démarche complète. Divisée en six grandes étapes, pour lesquelles nous suggérons même un certain nombre de séances, elle est structurée de façon que les apprentissages se fassent graduellement. Ainsi, à la première étape, nous traitons de la fameuse première rencontre (et pas encore de grammaire !) : les tuteurs sont guidés pas à pas pour apprendre à mieux connaître les élèves en difficulté et à mieux cerner leurs besoins spécifiques. La deuxième étape, qui porte sur la notion de phrase syntaxique autonome, permet de commencer le véritable travail sur la langue en réglant, dès le début, bon nombre de problèmes de syntaxe. Une fois cette notion comprise, les tuteurs peuvent aborder la troisième étape, où l’on démontre de quoi sont composées les phrases vues précédemment, soit les constituants de la phrase. La quatrième étape, une « incontournable », traite des différents groupes de mots qu’on trouve dans les constituants, alors que la cinquième permet de corriger les principaux problèmes d’accord (les donneurs et les receveurs). Enfin, la dernière étape se veut une étude plus détaillée de l’un des constituants, le prédicat, afin de voir certains accords des participes passés. Pour chacune des étapes, qui sont toutes construites de la même façon, les tuteurs trouveront :

  • une présentation de l’étape et des notions grammaticales pour les aider à mieux comprendre ce qu’ils doivent faire ;
  • une fiche de théorie à imprimer et à remettre aux élèves aidés ;
  • une rubrique intitulée « Un peu de psychologie » pour qu’ils puissent s’adapter aux différents types d’élèves qu’ils auront à guider ;
  • une autre rubrique, « Trucs et astuces », qui leur permettra de bénéficier de certains conseils, histoire de les rassurer ;
  • des propositions d’exercices à faire avec les élèves aidés ;
  • des suggestions concrètes d’exercices liés à la matière de l’étape, qu’ils pourront facilement trouver parmi tous les exercices proposés sur le site du CCDMD ;
  • et enfin, un exercice original spécialement et uniquement conçu pour les tuteurs afin qu’ils puissent s’entraîner un peu à corriger des textes d’élèves avant de faire leurs véritables rencontres hebdomadaires.

Notre travail s’adresse avant tout, bien sûr, aux tuteurs des CAF, qui, en quelques heures par session, doivent faire faire des progrès à des élèves éprouvant des difficultés. Nous soulignons l’importance du mot « progrès » : il serait absurde de croire qu’il est possible de transformer ces élèves en « experts » en seulement quelques rencontres. Cependant, tous ceux et celles qui s’intéressent au soutien individuel en français écrit pourraient également y trouver leur compte. C’est, du moins, ce que nous souhaitons ardemment !

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